Le festival Pies Pala Pop revient pour seconde édition, placée sous le signe de la diversité. Cette année, la programmation s’annonce pétillante et entrainante, des artistes de la scène indé, pop et alternative sont à retrouver tout au long de ce week-end, comme Italia 90, Orua, Model/Actiz, What Are People For ou encore Radical Kitten. Durant deux jours, découvrez des univers musicaux variés et des artistes originaux. L’occasion aussi de pouvoir participer à une tombola, avec de nombreux lots à remporter de la part de partenaires locaux, et dont maPlatine.com est fier d’être associé. Une platine vinyle E1 Standard est d’ailleurs à remporter. Rendez-vous les 9 et 10 juin au Jardin Moderne pour découvrir ce festival qui s’annonce haut en couleur. Nous avons eu la chance d’échanger avec Antoine, membre de l’association, sur ce projet.
Bonjour Antoine, pouvez-vous vous présenter ? Présenter un peu l’association ?
Je m’appelle Antoine, je suis bénévole pour l’association Des Pies Chicaillent depuis environ quatre ans maintenant. L’association a été créée en 2015, il y a huit ans maintenant donc, et compte plus de 80 adhérents, dont une quinzaine dans le conseil d’administration. Le but de l’association est d’organiser des concerts à Rennes, dans les meilleures conditions possibles, à la fois dans des bars, ou les salles, que dans des lieux atypiques, comme les cours d’école… nous essayons de varier les lieux, et que ce soit toujours qualitatif au niveau de l’écoute et du son. Pour le style, nous sommes plutôt dans une esthétique indie rock, indie pop, folk.
À l’origine l’association a été créée par un couple d’amis, Baptiste et Anoc’. La genèse c’est qu’eux deux adoraient l’artiste Jeffrey Lewis (un artiste de Brooklyn), qui passait souvent en concert à Paris, mais pas à Rennes, alors ils ont décidé sur un coup de tête de le contacter en direct pour venir jouer à Rennes. Donc tout est parti de cela, une fois engagé, il fallait honorer le concert. Ils ont donc dû trouver un lieu, apprendre à rédiger un contrat, contacter la SACEM, créer un statut associatif… À présent, la seconde édition du festival sera notre 57e événement depuis le début. D’ailleurs, à la base l’association ne faisait que des concerts dans les bars et les salles, et l’année dernière a signé la première édition de notre festival.
L’idée, avec la deuxième édition de ce festival, est de le réinventer, en tirant les leçons du précédent. En effet, l’année dernière nous avions lancé le festival peut-être trop rapidement, sans aides et après une période sanitaire très délicate. Donc cette fois nous avons veillé à mieux encadrer le festival.
L’association porte des valeurs qu’elle essaie de faire valoir dans chacune de ses actions. Tout d’abord, on cherche à travailler avec des acteurs locaux. Ensuite, nos actions s’articulent autour des valeurs qu’on appelle RSE (Responsabilité Socio-Environnementale). Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si nous vous avons sollicité, pour notre tombola, on ne passe que par des structures locales, associatives ou non. Toutes ces valeurs sont aussi portées par les bénévoles.
Quelle est l’origine du nom Des Pies Chicaillent ?
Cela vient de l’argot, ou du patois, qu’utilisait la grand-mère d’Anoc’, la co-fondatrice de l’association. Elle nommait ce qu’on appelle les restes de viande « depichicaille », et Anoc’ a décidé de garder ce terme, cependant elle ne savait pas comment l’écrire, alors lorsqu’elle a essayé de le rédiger phonétiquement, c’est l’écriture « Des Pies Chicaillent » qui est sorti. Donc tout cela n’a rien à voir avec l’oiseau ! Sa grand-mère est originaire de Roanne, près de Lyon. Cependant, le logo découle de la traduction littéraire du mot, avec les pies. Et pour le festival, nous sommes partis dans cette continuité, avec Pies Pala Pop.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le festival ? La programmation ?
Ce festival est donc notre deuxième édition, et cette année, nous souhaitions proposer une programmation, qui correspond à la fois aux styles musicaux qu’on produit dans l’année, mais aussi de pouvoir proposer des choses qui sortent de ce que nous faisions d’habitude. C’est notamment le cas du groupe Italia 90, qui est du post punk, et Model/Actriz, que l’on pourrait qualifier de noise post punk indus. Pour eux, à la première écoute j’étais un peu frileux, mais après avoir vu certaine de leur performance, nous avons décidé de miser sur eux. Le concert s’annonce assez fou, une expérience déstabilisante à vivre. Voilà, ce sont les deux groupes que nous ne ferions pas forcément jouer dans l’année, mais pour le festival on se permet de s’éloigner un peu de cela.
À côté, tous les autres groupes sont dans la veine de ce que l’on fait le reste de l’année, c’est-à-dire des choses plus pop, comme Jokari, qui est une artiste française qui fait de la pop chantée en français, ce qui est assez rare pour notre programmation. On fait passer trois groupes français et tout le reste est étrangers. Cela reste beaucoup des styles que l’on aime, avec par exemple Ribbon Stage, un groupe venu des Etats Unis, qui fait de l’indie pop rock. Ou encore Air Waves, une artiste qui vient, elle de Brooklyn, plutôt orientée inde pop. Elle sort un album tous les quatre ans, mais on sent le travail qu’il y a eu derrière. L’idée est d’avoir en début de soirée des artistes plus posés, plutôt orientés pop. Puis graduellement dans la soirée, les groupes deviennent de plus en plus rocks et alternatifs.
Une autre de nos valeurs est la parité dans les artistes. Nous avons essayé d’avoir une programmation portée à la fois par des artistes masculins et féminins. Nous avions une volonté de pouvoir montrer des artistes féminines. Avec Baptiste, Anoc’ et Quentin, nous sommes chargés de la programmation. Et lorsque nous réfléchissons aux artistes, nous privilégions cet équilibre.
En plus du festival, nous avons un petit événement en off, à la bibliothèque de l’Antipode le samedi 10 juin à 17h. L’artiste belge Cabane propose une session d’écoute exclusive de son nouveau disque, qui n’est même pas encore publié. Pour la petite histoire, Cabane était le tour manager de Stromae lorsqu’il s’est fait connaitre, et s’est éloigné de tout cela pour écrire des musiques plus introspectives. Juste après le confinement, il a sorti un album, Grande est la Maison, qui sonne très folk. Il écrit les morceaux, et les faits ensuite chanter par d’autres artistes, pendant qu’il joue de la guitare. Et la démarche avec cette session d’écoute, est de proposer au public une écoute active, un réel temps uniquement dédié à l’écoute pour ce nouvel album. Il compte filmer et capturer la réaction des gens face à ses musiques, pour en faire un documentaire, comme il avait pu en faire pour son premier album. En plus, la session est totalement gratuite, cependant elle est limitée à 30 places, donc il est favorable de réserver avant de venir.
Quels sont vos coups de cœur de ce festival ?
Air Waves, définitivement. D’ailleurs, elle vient au festival car je lui ai moi-même demandé si elle était prête à faire une tournée en France, ce à quoi elle a répondu par l’affirmative. Ensuite nous avons organisé cela. C’est aussi une des particularités de notre festival, parfois nous sommes la porte d’entrée des artistes sur le sol français. Certains artistes n’ont pas de tourneurs européens, donc lorsqu’on les contacte, Baptiste plus particulièrement, on essaie de proposer un réseau de bars et de salles dans plusieurs villes, Angers, Nantes, Tours, Paris… pour que les artistes ne fassent pas qu’une date sur le territoire. Au départ elle n’avait que quatre dates, puis, avec l’aide d’un ami qui est booker, Christophe, nous avons pu lui en trouver d’autres. Si je devais définir son album The Dance en quelques mots, je dirais que c’est une sorte de voyage, avec une mélodie très accrocheuse, un ensemble très aérien et pop. L’album regorge de duo que j’apprécie particulièrement, notamment Lispector ou encore Cass McCombs. J’ai vraiment très hâte de découvrir cela sur scène le samedi.
Pour le vendredi, j’ai vraiment hâte de voir ce que va donner Ribbon Stage. C’est vraiment de l’indie pop pure et dure avec des petits morceaux. C’est un label assez mythique , qui s’appelle K Records, fondé en Amérique par Calvin Johnson, très indé, qui a la particularité de sortir de grands artistes.
Quelle est la particularité de ce festival ?
La programmation, elle est à la fois aventureuse, originale et en quelque sorte éclectique. Par exemple, dans la même soirée on peut retrouver Comfort, qui est du synthé Hip Hop, et Jokari, qui lui est plutôt pop française, ce qui fait un mélange assez inédit, et c’est notre point fort. Mélanger les styles, faire découvrir des artistes, tout en restant assez accessible, c’est ce qu’on essaie de faire. Il y a un côté récréatif dans la programmation. Les groupes qu’on a choisi de faire passer ne sont pas de grosses têtes d’affiche. C’est aussi ce qui donne cet aspect défricheur, la prise de risque face à la nouveauté de ces groupes.
Une autre des particularités est le prix. Notre but est de permettre à tout le monde de venir assister à ce festival. Ce qui signifie proposer un tarif accessible pour les deux jours (29€), mais aussi rentrer dans le dispositif Sortir !.
Pour parler un peu de vous, écoutez-vous souvent des vinyles ? Quelle est votre relation à l’analogique ?
Dans l’association nous sommes plusieurs à être de gros collectionneurs de vinyles. Baptistes et moi achetons systématique les disques des artistes que nous faisons venir, P.A., qui s’occupe du son et de la technique, est aussi un gros fan de vinyles. Nous avons une vraie sensibilité autour de l’objet du vinyle et de l’analogique. Et faire venir certains artistes étrangers en France, nous permet aussi de ramener leur merchandising sur le territoire. Donc on peut trouver les albums de certains artistes qui ne sont même pas distribués en France, ce qui ouvre une porte.
Pour ma part, l’écoute vinyle c’est presque tous les jours. Je n’ai pas de télé, mais j’ai une platine vinyle. Lorsque je rentre, j’allume mon ampli et j’écoute un vinyle. Je dois en avoir environ 500. J’ai la platine Concept de Clearaudio, que j’ai eu en occasion sur maPlatine.com, à laquelle j’avais ajouté une cellule Hana SL. Pour le reste j’ai un préamplificateur Clearaudio Smartphono V2 aussi acheté ici, et un amplificateur Hegel H120, et mes enceintes sont des Recital Audio Mutines, des petites enceintes de bibliothèque.
Merci pour cette interview, un dernier mot pour nos lecteurs ?
Je pense que c’est important de le dire, mais le festival a lieu en extérieur, au Jardin Moderne. La scène est couverte s’il pleut, mais le festival se déroule en extérieur, avec restauration et boisson sur place, convivialité et bonne ambiance. En plus en termes de transport, le festival est très bien desservi, il y a des bus, mais aussi un système de « vélo-bus ». C’est-à-dire que des groupes vont se former, avec une enceinte et un guide, pour faire les trajets entre le centre-ville et le Jardin Moderne. Ça permet de rentrer collectivement dans une ambiance festive.
Un grand merci à Antoine et à toute l’association Des Pies Chicaillent pour cet échange. Pour rappel, le festival se déroulera les 9 et 10 juin, au Jardin Moderne et à la bibliothèque de l’Antipode. Vous pouvez d’ores et déjà réserver vos places sur le site internet du festival. La tombola quant à elle est ouverte du 9 mai au 12 juin, et le ticket sera au prix de 2€. De notre côté, nous avons hâte de découvrir ce festival ! 😉