King Dude – Songs of Flesh&Blood / In the Key of Light (Not Just Religious Music 2015)
J’ai découvert King Dude (projet porté par l’auteur, interprète et compositeur Thomas Jefferson Cowgill) à travers ce nouveau LP qui m’a envoûté par sa Folk ténébreuse de très haute volée. Nous sommes bien loin des terres empruntées par Cowgill qui officie également comme chanteur dans un groupe de Black Metal. Et comment ne pas succomber à cette voix caverneuse emprunte de nostalgie et de désarroi. On ressent toutes les émotions de l’artiste au travers de ces 11 titres. Une mention toute particulière au fabuleux « Rosemary » et à ce sublime titre « A Little Bit of Baby Gonna Make Me Wanna Live Again ». Tout simplement parfait !
Slayer – Repentless (Nuclear Blast 2015)
Comment pouvais-je décemment passer à côté de la sortie du onzième (et oui) album studio de Slayer ! Avec notamment la question de savoir comment le groupe allait pouvoir se relever de la terrible disparition d’un des membres fondateurs Jeff Hanneman en 2013. Et bien sans changer une formule qui reste au demeurant toujours aussi efficace, Slayer nous livre un très bon cru avec des titres accrocheurs dans lesquels s’égrainent riffs et solos imparables. Pour ma part le titre homonyme « Repentless » est vraiment au dessus du lot et nous replonge dans la période faste du groupe. À écouter sans modération !
Sleaford Mods – Chubbed Up+ (Ipecac 2014)
Sleaford Mods représente un concentré de ce que l’Angleterre est capable de produire de plus original : un duo improbable (je vous laisse découvrir leur prestations live pour vous en convaincre), une production minimaliste et un flow ravageur qui mélange le chanté-parlé avec un accent à couper au couteau. Le résultat: un mélange de Hip-Hop/Post Punk des plus ravageurs. Si vous êtes assez curieux je vous conseille d’aller écouter « Jobseeker » et « Jolly Fucker » qui sont d’une efficacité redoutable. Bonne écoute !
JACCO GARDNER – Hypnophobia (Polyvinyl Record PRC-298)
Vous avez la « peur du sommeil » ? Vous ne l’aurez plus grâce à l’excellent second album « Hypnophobia » du talentueux Jacco Gardner ! Il est avant tout un musicien de grand talent : multi instrumentaliste, il n’y a que la batterie à laquelle il ne touche pas (deux batteurs interviennent sur cet album). Claviers, instruments à cordes ou à vent, Jacco Gardner les combine pour créer un environnement sonore très personnel, dans lequel il rend hommage à de nombreux courants musicaux tels que la pop psychédélique des années 1960, les musiques de film ou encore la pop sophistiquée (mais malheureusement sous-estimée) de Broadcast, groupe de la fin des années 1990-2000, dont Jacco Gardner est d’ailleurs fan.
Déjà le premier album du jeune néerlandais, « Cabinet of curiosities », nous avait émerveillé en 2013 avec des titres tels que « Clear the air » ou « Where will you go ». On attendait donc son nouvel opus avec impatience. Il nous revient cette année plus inspiré que jamais avec un album aux accents cinématographiques qui s’éloignent du format très pop du 1er album, qui n’a cependant pas disparu, pour preuve les titres de la face A tels que « Another you » ou « Find yourself » . Mais globalement, cet album privilégie les morceaux instrumentaux, longs et progressifs. L’excellent morceau « Grey lanes » sonne comme une introduction à l’univers de ce nouvel album qui se déploie sur la face B avec l’enchaînement deux morceaux fabuleux et hypnothiques : « Before the down » ( 8 minutes) , et « Hypnophobia ».
Un album envoûtant, à la production ultra maîtrisée, qui s’écoute et se réécoute inlassablement tant la richesse des sons et des références est foisonnante…. Un album pour rêver éveillé !
BELLE AND SEBASTIAN – Girls in Peacetime Want to Dance (Matador Records, 2015)
Depuis 5 ans, on attendait le nouvel album de Belle and Sebastian… Et quand on attend longtemps, on a souvent peur d’être déçu. Mais nos Ecossais ne nous ont jamais déçus ! Leur musique teintée de pop-folk sophistiquée parvient même à nous surprendre sur ce nouvel opus. La pochette est à elle seule assez surprenante. On ne sait quoi en penser, mais on ne peut rester indifférent. L’illustration et le titre forment quelque chose d’assez paradoxal. Ce « Gilrs in peacetime want to dance » est en effet surprenant !!! Le groupe ne nous a pas habitués à danser, mais plutôt à écouter leur douce et romantique musique, en regardant à travers la fenêtre la pluie tomber. Or ici, on se laisse envahir par l’apparition de beats rythmés sur certains morceaux, tels le superbe « The Party Line », mais aussi « Enter Sylvia Plath » ou « Play for today », qui, combinés à une mélodie dont le groupe a le secret, nous réjouit ! Virage réussi donc pour la formation de Stuart Murdoch qui conserve tout ce qui fait le talent du groupe – sa beauté mélodique et symphonique, ses textes travaillés et impeccablement chantés, sa richesse instrumentale – tout en parvenant à le renouveler en y injectant une touche électro savamment dosée. Mais que les puristes n’aient crainte, certains morceaux restent de facture pop classique comme les très beaux « Allie », « Ever Had a Little Faith » ou « The Book of You ».
Cette nouveauté nous confirme dans l’idée que Belle and Sebastian, 20 ans après leurs débuts et après les deux chefs d’œuvre des années 1990 (If You’re Feeling Sinister en 1996 et The Boy with the Arab Strap,1998), est non seulement un groupe majeur, mais qui en plus n’a pas fini de nous prouver l’étendue de sa créativité. Comme toujours la production est d’excellente qualité et la press vinyle est superbe… Pour les plus fan d’entre vous, nous vous recommandons la version en coffret luxe contenant quatre LP.