Sélection faite par Franck, co-fondateur de maPlatine.com

 

David Bowie – Live Santa Monica 72’ (Parlophone UK)

 

David Bowie - Live Santa Monica 72

Cet album, dans cette version, est sorti initialement en 2008. Il reprend l’intégral du concert de Ziggy Stardust & Spiders From Mars du 20 octobre 1972 au Civic Auditorium de Santa Monica, en Californie. Ce show figurait dans la tournée de promotion de l’album de Bowie « The Rise and Fall Of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars ».

Durant de nombreuses années, ce concert mythique n’était disponible que sous forme de LP Bootleg (pirate), devenu légendaire. La première parution semi-officielle sous le titre « Santa Monica ’72 » n’a été disponible qu’à partir de 1994 sur les labels Golden Years (au Royaume-Uni) et Griffin Music (aux États-Unis), mais ils avaient été rapidement retirés du commerce pour des raisons de droit. On le retrouvera aussi plus récemment dans le coffret Five Years (1969–1973), sorti en 2015.

Ce live d’anthologie est à posséder absolument ! Il a été déclaré comme le « meilleur album live jamais enregistré » par le Musical Express. Cette version est « complète », contrairement à toutes celles que je possède en « pirate » ou semi-officielle : elle possède l’introduction d’ouverture du show choisie par Bowie, « L’Hymne à la joie » de Beethoven. C’est moins de 20 secondes certes, mais ça plonge l’auditeur dans l’ambiance des seventies !

La formation est celle présente en studio sur les 3 albums de David Bowie précédents ce concert. On trouve bien sûr Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse, Mike Garson au piano et Mick Woodmansey à la batterie. Bowie joue quant à lui les guitares acoustiques 6 et 12 cordes.

Clairement, il n’y a aucun morceau « à jeter » ! Tous sont incontournables. Pour vous en persuader, allez écouter la version de Five Years, Space Oddity, Changes ou le magnifique Andy Warhol ! Pour les fans de Scott Walker, la version de My Death, adaptation anglophone de Jacques Brel, est une merveille, certainement la meilleure version qui soit. La qualité de son était déjà exceptionnelle pour l’époque sur les disques pirates, mais cette nouvelle version bénéficie d’un nouveau Master qui semble être encore supérieur aux versions précédentes, et, entre autre, à la version Swingin’Pig de 1989 (Rock’n’Roll Suicide)

On peut s’autoriser à penser que ce Live a été l’influence de nombreux groupes de Glam Rock des années 70 et certains groupes de Pop des Eighties.  A posséder absolument !

 

 

 

 

Nick Cave & Warren Ellis – Carnage (Goliath Enteprise Ltd)

 

Nick Cave & Warren Ellis - Carnage

Après ces 5 dernières années particulièrement prolifiques (1 album live au piano, une compilation et deux albums studio), Nick Cave ajoute donc un troisième opus à cette discographie. Cet album n’est pas une collaboration avec les Bad Seeds mais uniquement avec Warren Ellis, son compagnon historique dans Grinderman et devenu aujourd’hui son mentor comme l’a été jadis à la « grande » période Blixa Bargeld.

Ce « Carnage »  n’est pas cette fois une B.O de film comme les compères en ont l’habitude (L’assassina de J.James, The Proposition, The Road …). Cet album et son titre ont été inspirés par la pandémie et, comme les deux derniers albums, propose une composition épurée et peu sujette à la gaité et à l’euphorie. Reconnaissons cependant que Carnage est plus facile d’accès et offre même quelques mélodies accrocheuses (lol) !

Comme toujours la production est impeccable et fait honneur à l’analogique. Nick Cave est bien sûr irréprochable et la partie musicale de Warren Ellis est surprenante, et même parfois assez innovante. Mon coup de cœur ? Le morceau « White Elephant » qui offre un grave incroyable… ce qui permettra aussi de retirer la poussière de vos haut-parleurs !

 

 

Daniel Johnston – 1990

 

Daniel Johnston - 1990

Le grand public « branché » a découvert Daniel Johnston à travers Kurt Cobain qui portait le maintenant célèbre T-Shirt de l’artiste « Hi, How Are You ».

En France, certains se sont demandés qui chantait ce magnifique morceau « True Love Will Find You in the End » dans une certaine publicité pour la SNCF ! Daniel Johnston fait partie de ces personnages emblématiques inclassables, inconnus mais reconnus par tous.

« 1990 » est le premier album solo de Daniel Johnston à avoir été enregistré dans un studio professionnel (Noise New York), contrairement aux précédents qui étaient enregistrés dans sa cuisine. Cependant, plusieurs morceaux ont été captés aussi sur scène. Daniel Johnston souhaitait initialement appeler cet album « 1989 » mais le manque de temps a reporté la sortie et donc modifié le nom.

Bien sûr le morceau phare reste « True Love Will Find You in the End » qui figurait déjà en 1984 sur l’album « Retired Box » dans une version très Low-Fi. Après cet album, il sera diagnostiqué « maniaco-dépressif » et fera plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Sa personnalité attachante, ses albums atypiques, ses dessins infantiles feront de lui un artiste culte auprès des fans et des critiques. Cette popularité lui permettra d’être signé en 1994 par Atlantic Records qui sortira l’album « Fun » produit par Paul Leary du groupe Butthole Surfers. Cet album sera (pour une major ?!) un échec commercial (moins de 7 000 exemplaires vendus). Atlantic Records se sépara de Daniel Johnston en juin 96.

L’album « 1990 » a été longtemps difficile à se procurer, et cette réédition est la bien venue ! Daniel Johnston décédera un peu dans l’indifférence le 11 septembre 2019.