Vinyles et Halloween : quand la musique flirte avec l’occulte
Le vinyle et Halloween entretiennent une relation particulière depuis des décennies. Entre légendes urbaines, stratégies marketing audacieuses et véritables curiosités sonores, le format analogique a toujours su cultiver une aura mystérieuse propice aux histoires d’épouvante. Découvrez l’histoire fascinante des vinyles maudits, les meilleures playlists Halloween et les anecdotes qui ont marqué l’industrie musicale.
Les vinyles « maudits » qui ont marqué l’histoire
The Black Album de Prince (1987) : le vinyle le plus mystérieux du pop
L’album « The Black Album » de Prince, retiré de la distribution une semaine avant sa sortie en 1987, reste l’un des cas les plus célèbres de l’histoire du vinyle. Prince aurait eu une vision apocalyptique après une soirée et décidé que cet album était « maléfique ». Les quelques copies qui ont échappé à la destruction se sont vendues à prix d’or sur le marché noir, alimentant une légende tenace.
Certains exemplaires auraient atteint 15 000 dollars lors de ventes aux enchères dans les années 1990. Le pressage officiel n’est finalement arrivé qu’en 1994, mais les collectionneurs continuent de rechercher les pressages originaux clandestins. Ce vinyle rare est devenu l’un des plus recherchés par les amateurs de musique horrifique et de curiosités sonores.
Coven et « Witchcraft Destroys Minds & Reaps Souls » (1969)
L’histoire du groupe Coven mérite également d’être mentionnée. Leur premier album « Witchcraft Destroys Minds & Reaps Souls » (1969) comportait une messe noire complète en ouverture et se terminait par « Satanic Mass ». Le groupe a utilisé le signe des cornes avant Black Sabbath et comptait un bassiste nommé… Oz Osborne.
Plusieurs exemplaires auraient été détruits lors de cérémonies religieuses aux États-Unis, renforçant son statut de vinyle maudit. Ce disque précurseur du rock occulte est aujourd’hui considéré comme une pièce de collection majeure pour les amateurs de vinyles d’Halloween.
Halloween et vinyle : un combi gagnant
L’histoire des compilations Halloween sur vinyle
Dès les années 1960, les labels ont compris l’intérêt de sortir des compilations thématiques fin octobre. Les disques de bruitages effrayants, comme les fameux albums « Chilling, Thrilling Sounds of the Haunted House » (1964) ou « Sounds to Make You Shiver » (1974), se vendaient massivement aux États-Unis pour les fêtes d’Halloween.
Ces albums proposaient des sons de portes grinçantes, de chaînes traînées et de rires diaboliques, permettant d’ambiance les maisons pendant les distributions de bonbons. Ces vinyles d’ambiance Halloween sont devenus des classiques du format analogique.
Les éditions limitées Halloween : une tradition depuis les années 1980
Dans les années 1980 et 1990, des groupes comme The Misfits ont bâti leur identité autour de cette esthétique horrifique, sortant régulièrement des pressages spéciaux en vinyle orange, vert fluo ou avec des pochettes phosphorescentes. Glenn Danzig, leader du groupe, a transformé chaque sortie en événement pour collectionneurs.
Certains pressages limités à 500 exemplaires atteignent aujourd’hui plusieurs centaines d’euros sur le marché secondaire. Ces vinyles colorés Halloween sont particulièrement recherchés par les audiophiles et collectionneurs de musique alternative.
Les labels spécialisés dans les vinyles d’horreur
Une pratique reprise aujourd’hui par de nombreux labels indépendants qui proposent des éditions limitées « Halloween variant » chaque automne. Sacred Bones Records, Waxwork Records ou Mondo ont fait de ces sorties d’octobre une tradition.
Les bandes originales de films d’horreur cultes sont particulièrement recherchées :
- Halloween de John Carpenter
- Vendredi 13 d’Harry Manfredini
- L’Exorciste de Mike Oldfield
- The Witch de Mark Korven
Ces vinyles de bandes originales connaissent des rééditions annuelles en vinyle coloré qui s’arrachent en quelques heures sur les sites spécialisés comme Discogs ou directement sur les boutiques des labels.
Record Store Day et l’édition Black Friday
Les disquaires spécialisés organisent également des événements spécifiques. Record Store Day a même créé une édition « Black Friday » fin novembre, prolongeant ainsi la période des sorties horrifiques avec des pressages exclusifs limités. Cette journée est devenue incontournable pour les collectionneurs de vinyles rares et d’éditions limitées Halloween.
Vinyles maudits : anecdotes et phénomènes inexpliqués
Le mystère du pressage inversé de Black Sabbath (1970)
En 1970, un pressage défectueux de « Black Sabbath » aurait été distribué avec une gravure inversée sur la face B. Les auditeurs rapportaient des messages incompréhensibles en lecture normale. Le label a toujours nié cette version, mais quelques exemplaires circulent encore parmi les collectionneurs.
L’origine de cette légende pourrait venir d’un lot effectivement défectueux, mais l’aspect « messages sataniques » relève probablement plus du folklore que de la réalité. Cette histoire a néanmoins contribué à la réputation sulfureuse du groupe et à l’aura mystérieuse des premiers pressages vinyle.
Led Zeppelin IV et les messages subliminaux
Le vinyle de « Led Zeppelin IV » a longtemps été au centre de rumeurs concernant des messages subliminaux dans « Stairway to Heaven ». Joué à l’envers, certains y entendent « Here’s to my sweet Satan ». Jimmy Page, passionné d’occultisme et collectionneur des œuvres d’Aleister Crowley, n’a jamais vraiment dissipé ces rumeurs, se contentant de sourires énigmatiques lors des interviews.
Cette légende urbaine musicale a alimenté les théories du complot pendant des décennies et reste l’un des exemples les plus célèbres de « backmasking » présumé dans l’histoire du rock.
Le phénomène Eraserhead de David Lynch (2017)
Plus récemment, le vinyle de la bande originale d' »Eraserhead » de David Lynch, pressé en 2017, a connu un phénomène étrange : certains acheteurs ont signalé des variations de tonalité selon l’heure d’écoute, particulièrement après minuit.
Une explication technique existe probablement (variations de température affectant la lecture), mais la coïncidence reste troublante et parfaitement dans l’esprit lynchien. Ce vinyle de film d’horreur culte est recherché autant pour sa qualité sonore que pour son histoire mystérieuse.
L’erreur de pressage rituelle de Ghost (2019)
En 2019, un lot de pressages du groupe Ghost comportait une erreur d’étiquetage : la face A et la face B étaient inversées sur plusieurs centaines d’exemplaires. Le groupe, dont l’univers tourne autour du satanisme théâtral, a joué le jeu en affirmant sur les réseaux sociaux qu’il s’agissait d’un « rituel qui a mal tourné à l’usine de pressage ».
Ces exemplaires défectueux sont aujourd’hui plus recherchés que les versions correctes, prouvant que les erreurs de pressage peuvent devenir des objets de collection prisés.
Comment créer la playlist Halloween parfaite en vinyle ?
Les classiques indispensables du vinyle Halloween
Pour une ambiance classique, difficile de faire l’impasse sur « Thriller » de Michael Jackson, dont le pressage picture disc représente toujours une pièce de choix. Le morceau-titre, avec sa narration de Vincent Price, reste un incontournable des soirées d’Halloween.
À compléter avec :
- « Season of the Witch » de Donovan – un psychédélique inquiétant des années 1960
- « I Was a Teenage Werewolf » de The Cramps – du rockabilly horrifique
- « Goo Goo Muck » de The Cramps – repris dans la série Mercredi
- Les morceaux instrumentaux de John Carpenter – compositeur et réalisateur culte
Les albums rock et gothiques pour Halloween
Les Doors avec « People Are Strange » et « Riders on the Storm » apportent une atmosphère planante et inquiétante. Nick Cave & The Bad Seeds, notamment avec l’album « Murder Ballads », offre des récits macabres sur fond de post-punk sombre.
« The Raven » de The Alan Parsons Project, adaptation musicale du poème d’Edgar Allan Poe, reste un classique méconnu parfaitement adapté à la soirée Halloween en vinyle.
Les essentiels du rock gothique :
- Bauhaus – « Bela Lugosi’s Dead » (9 minutes d’ambiance vampirique)
- Siouxsie and the Banshees – « Spellbound » et « Halloween »
- The Cure – l’album « Pornography » dans son intégralité
- Type O Negative – « Black No. 1 » ou leur reprise de « Summer Breeze »
Ces vinyles gothiques créent une atmosphère sombre et théâtrale idéale pour une soirée d’Halloween réussie.
Les bandes originales de films d’horreur en vinyle
Les amateurs de sonorités plus expérimentales se tourneront vers les œuvres de Goblin, particulièrement la BO de « Suspiria », dont les synthétiseurs vintage et les percussions tribales créent une tension permanente.
Les compositions de Wendy Carlos pour « Shining » ou « Orange Mécanique » jouent sur des dissonances électroniques glaciales. Le vinyle apporte à ces enregistrements une profondeur et une chaleur que le format numérique peine à restituer, notamment dans les fréquences graves.
Les meilleures bandes originales Halloween sur vinyle :
- John Carpenter – Halloween (thème principal iconique)
- Goblin – Suspiria, Profondo Rosso
- Ennio Morricone – The Antichrist
- Bernard Herrmann – Psycho
- Krzysztof Komeda – Rosemary’s Baby
Playlist Halloween Qobuz : frissons haute résolution
Pour ceux qui souhaitent profiter d’une sélection Halloween sans sortir leurs vinyles, voici une playlist de titres spooky disponibles sur Qobuz en haute résolution :
Playlist Halloween streaming Hi-Res :
- John Carpenter – Halloween (Main Theme)
- Michael Jackson – Thriller
- Bauhaus – Bela Lugosi’s Dead
- Goblin – Suspiria
- The Cramps – I Was a Teenage Werewolf
- Siouxsie and the Banshees – Spellbound
- Black Sabbath – Black Sabbath
- The Doors – Riders on the Storm
- Screamin’ Jay Hawkins – I Put a Spell on You
- Danny Elfman – This Is Halloween
- Nick Cave & The Bad Seeds – Red Right Hand
- Type O Negative – Black No. 1
- The Misfits – Die, Die My Darling
- Rob Zombie – Dragula
- Donovan – Season of the Witch
- The Alan Parsons Project – The Raven
- Ghost – Year Zero
Découvrez toute la playlist par ici : Halloween by maPlatine.com
Cette playlist mêle classiques rock, bandes originales cultes et pépites gothiques pour une expérience de deux heures environ. Sur Qobuz, la qualité Hi-Res permet d’apprécier chaque détail des productions, des synthétiseurs analogiques de John Carpenter aux orchestrations complexes d’Ennio Morricone.
Où acheter des vinyles Halloween ?
- Discogs – La référence pour les vinyles rares et d’occasion
- Waxwork Records – Label spécialisé dans les BO de films d’horreur
- Sacred Bones Records – Label indépendant new-yorkais
- Les disquaires indépendants – Lors du Record Store Day Black Friday
- Bandcamp – Pour soutenir directement les artistes indépendants
Le vinyle, support idéal pour l’atmosphère d’Halloween
La chasse aux éditions limitées d’Halloween continue chaque année, transformant octobre en période de prédilection pour les disquaires indépendants et les plateformes spécialisées. Entre folklore et marketing, le vinyle reste le support idéal pour célébrer cette tradition où musique et frissons se mêlent naturellement.
Le rituel même de poser un vinyle sur la platine, de baisser le bras de lecture et d’attendre que l’aiguille trouve son sillon correspond parfaitement à l’esprit d’Halloween. Cette dimension cérémonielle, presque mystique, renforce l’immersion dans des univers sombres et inquiétants. Le crépitement caractéristique du vinyle ajoute une couche de texture qui, loin d’être un défaut, enrichit l’expérience sonore des morceaux d’épouvante.
Les collectionneurs savent que chaque automne apportera son lot de nouvelles éditions limitées, de rééditions colorées et de découvertes dans les bacs des disquaires. Cette tradition perpétue un lien ancestral entre la musique et les célébrations occultes, rappelant que bien avant Spotify, on invoquait déjà les esprits avec un tourne-disque et quelques galettes noires bien choisies.

