Après la réussite sans appel du festival Pies Pala Pop #2, l’association rennaise Des Pies Chicaillent remet le couvert pour une troisième édition. Festival à taille humaine au public varié, ambiance chaleureuse et festive, mais surtout découverte d’artistes nationaux et internationaux au programme. Les 7 et 8 juin, plongez au cœur de la scène pop, rock, punk indé et profitez d’une dizaine de concerts dans un lieu unique, le Jardin Moderne. L’occasion également d’explorer la culture de la musique indépendante au travers d’une projection organisée à l’Institut franco-américain le samedi après-midi. Antoine, membre de l’association, nous en dévoile un peu plus sur Pies Pala Pop #3.
Bonjour Antoine, est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette troisième édition du festival ?
Cette année, encore, nous avons à cœur de soutenir et valoriser la scène indépendante. C’est notre credo : faire venir des groupes que nous n’aurions pas forcément vu ici, dans des salles. Des artistes que nous avons à cœur de venir voir. Comme l’année précédente, le festival aura lieu au Jardin Moderne, en extérieur avec une scène couverte. Nous avons également gardé le même format, à savoir deux soirées, le vendredi et le samedi soir, avec 5 groupes par soir ; et en plus un DJ Set par soir, pour les inter-plateaux et le début et la fin de soirée.
Cette année, la programmation est toujours axée sur les genres rock, pop indé avec peut-être un tout petit peu moins d’éclectisme que l’année passée. Le panel reste tout de même assez large avec à la fois des groupes comme Holiday Ghosts, groupe anglais qui produit plutôt de la jangle pop, ou garage pop et des groupes plus pop punk, comme Lime Crush, groupe autrichien.
On a également des groupes qui vont être un peu plus « dissonants », qui vont sortir du lot, à l’image de Horseface, qui est un groupe suédois. On peut qualifier leur style de post punk, même s’il est difficile à définir. Il y a beaucoup de groupes qui ne sont pas encore très connu, Horseface en fait partie. C’est la 1ère fois que le groupe jouera en dehors de la Suède. Il y aussi Joyeria, des anglais qui proposent davantage de l’indie rock. Ce sont des groupes qui n’ont pas encore de renommée, mais que nous avons très envie de voir jouer, d’après ce qu’on a pu découvrir d’eux.
Pour le reste de la programmation, il y a également ce qu’on pourrait considérer comme des têtes d’affiche. Avec notamment A. Savage, il s’agit d’Andrew Savage, un américain qui vit maintenant à Paris, c’est le leader de Parquet Courts – un groupe qui a plus de dix ans de carrière, et cinq albums à son actif. L’autre groupe qu’on peut apparenter à une tête d’affiche est Sextile. Ils étaient aux Transmusicales cette année, probablement le groupe le plus détonnant de notre programmation 2024. C’est un trio aux influences techno, punk et rock. Ils sont assez étonnants sur scène ! Ils sont capables de passer d’un morceau rock à un morceau techno. Ça peut paraître déroutant, mais leur énergie fait que cela est très cohérent. Aujourd’hui après plusieurs albums, ils sont extrêmement reconnus sur la scène indé underground de Los Angeles.
L’année dernière, vous aviez fait mention d’une programmation « progressive » chaque soir. Est-ce que c’est toujours le cas ?
Alors comme l’année dernière, on ne dévoile pas à l’avance l’ordre de passage. Mais globalement, cette année l’idée est de repartir sur la même logique. Finir sur des groupes qui sont plus dansants. Pour cette troisième édition, il y a plusieurs groupes de pop assez posée, il y aura peut-être des vagues de rythme dans la soirée.
Pour le reste de la programmation, nous avions proposé l’année dernière une session d’écoute, Hors les murs, qui avait bien marché. Il s’agit cette année de la projection d’un documentaire à l’institut franco-américain, le samedi après-midi à 15h30. C’est un documentaire sur un collectif indépendant, Elephant 6 Recording Co, un pilier de la culture rock indé américaine. On leur doit un certain nombre de groupes, comme Neutral Milk Hotel ou Of Montreal. C’était un projet collectif assez impressionnant, originaire de la Louisiane, qui a permis à la musique indé d’émerger et évoluer. La projection est une initiative de Corentine Le Pivert, fan absolue de musique indé, et de ce collectif là en particulier. Elle a fait tout le travail de sous-titrages en français du film. Avant cela, aura lieu une petite conférence sur évoquant le collectif. Comme ça, les gens présents sur le festival pourront le samedi assister à ce documentaire et en savoir un peu plus sur toute cette culture.
Quel(s) sont vos/votre coup(s) de cœur de cette année ?
Il y a un groupe que nous rêvons de voir depuis longtemps : Holiday Ghosts. On les suit depuis un moment, on a à plusieurs reprises essayé de les faire jouer, mais cela n’avait pas été possible. Et cette année, c’est enfin possible.
Personnellement, j’ai très envie de voir se produire Joyeria. Le groupe ne fait pas beaucoup de dates, ne tourne pas beaucoup. Et pourtant ils ont une musique très dansante, très rythmée. J’ai beaucoup écouté leur EP, nous avons regardé quelques lives. On s’est tout de suite mis d’accord pour les faire jouer.
A.Savage est également un artiste qui nous faisait rêver. D’autant qu’il sera en solo avec sa guitare. Et ce n’est pas rien ! C’est seulement la deuxième fois qu’il y a un artiste solo sur le festival, L’imaginer seul face à un public de trois cents ou quatre cents personnes, c’est assez incroyable. Il a une voix très prenante, très touchante. Nous avons hâte de découvrir ça.
Quels sont vos découvertes de l’année ?
Je dirais Horseface et Lime Crush. Ce sont les deux groupes les moins connus de notre programmation, et pourtant chacun propose des morceaux très chouettes. En plus, Horseface chante en finnois, ce qui ajoute un côté planant. Lime Crush, c’est du rock indé, avec des accents punk. Le groupe est composé de trois femmes à la guitare, basse, et chant ainsi q’un homme à la batterie. C’est parfait pour danser. Leur particularité c’est que les membres changent de place et d’instruments sur scène tout au long du concert. C’est un groupe autrichien, peu connu. On est content de pouvoir valoriser la scène indépendante autrichienne qui regorge de plein de groupes vraiment chouettes.
Quelles sont les valeurs du festival ?
Un point sur lequel nous souhaitons mettre la lumière, c’est notre volonté de se rapprocher le plus possible d’un équilibre femme/homme. On essaie de valoriser les projets qui sont portés par des artistes féminines, comme Lime Crush ou Sacrificial Chanting Mood ; ou encore Horseface, où il y a deux femmes et deux hommes. Il est important de discerner les groupes portés par des femmes, de ceux qui n’en intègrent que peu. Nous avons également voulu créer des duos mixtes de DJ. Anatole Transe et Liza Liza ; et La Liaison.
Et le second point sur lequel nous sommes engagés, est de maintenir un tarif abordable. Tout comme l’année dernière, nous avons un pass deux jours à 29€ en tarif plein, pour 10 groupes. L’objectif est de garder un tarif accessible, de ne pas monter les prix vis-à-vis de l’inflation. On compte sur le fait que la programmation plaise, et que les spectateurs et spectatrices viennent en nombre pour entrer dans nos frais. Avec le tarif Sortir ! le pass deux jours n’est qu’à 12€50, ce qui est assez accessible pour voir jouer 10 groupes. Ensuite par soir, le tarif plein est à 17€, L’objectif reste l’ouverture de la culture musicale et indé à tout.es.
Pourquoi cette affiche ?
Pour l’identité graphique de cette année, nous avons fait appel à une artiste rennaise, Constance Legeay. On est très heureux de ce visuel, car il représente très bien l’association, l’image qu’on a envie de véhiculer, le côté décalé qu’on peut porter. Il y a de nombreuses références qui rappellent notre milieu : sur le t-shirt de l’alien par exemple, on retrouve le logo d’un mythique label de musique indépendante américaine, K Records, une référence pour nous. D’ailleurs, l’année dernière nous avions programmé, Ribbon Stage, un groupe signé sur ce label. Il y a un côté foufou avec les extraterrestres, et en même temps des chats, car on adore les chats. Elle a repris tout ce qui fait l’essence de notre association : réunion autour de bières et de cacahuètes et toujours notre passion pour les chats. On est vraiment très content de cette affiche !
Toutes ce qui représente le festival sont sur ce visuel : notre association, notre humour décalé, et les informations sur le festival. Il y a d’ailleurs une mention sur les pays d’origines des groupes, car cette année nous avons une programmation plus internationale.
À quoi doivent s’attendre les spectateurs ?
Comme l’année dernière, les groupes vont se succéder dans une ambiance festive et cool. Une buvette sera à disposition, ainsi qu’un foodtruck du restaurant rennais Banco. Le tout dans un lieu un peu magique, verduré et à taille humaine. A noter que l’ensemble du festival est accessible pour les PMR.
Côté Merchandising, chaque groupe proposera ce qu’il souhaite, avec avant tout des disques vinyles, des CD et des cassettes, mais aussi des t-shirts, il y aura tout un espace dédié à cela. D’ailleurs, nous-même nous aurons un peu de merch avec les affiches du festival à prix libre et des t-shirts.
Qu’en est-il de la tombola ?
Comme l’année dernière, on propose une tombola pour faire gagner de nombreux lots. Cette année, on retrouve quelques partenaires qui nous ont déjà fait confiance, comme La Petite Rennes qui nous offre un bon pour l’achat d’un vélo. On a aussi choisi de nouveaux partenaires à l’image du restaurant la Petite Ourse, qui offre un repas pour deux personnes à gagner. Et il y a votre lot, une platine vinyle Pro-Ject E1 standard à gagner également. Nouveauté cette année aussi, on s’est associé avec un artiste rennais, Florian Mona, qui fait de la customisation de planches de skateboard notamment, et qui nous offre pour l’occasion des lots type tote bag et t-shirt, le tout rangé dans un coffret réalisé avec une boîte à pizza.
On est assez content, car la première tombola a très bien fonctionné, et on espère que cette année ce sera également le cas. Elle ouvrira le 7 mai, et s’achèvera lors du festival. Le prix des billets est fixé à 2€ .
Vous voulez nous parler un peu de vos actions hors festival ?
Toute l’année on propose des concerts dans des salles, mais également dans des bars. L’idée est de proposer une programmation pop rock folk indé. On aimerait bien proposer à nouveau des concerts le dimanche après-midi, ça fait un moment que l’on en a pas fait. C’est un rendez-vous plus familial, avec l’idée d’avoir un public qui ne viendrait pas forcément sur les soirées de concert.
Un mot pour la fin ?
On souhaitait aussi remercier les partenaires qui nous font confiance. Mais également notre grosse équipe de bénévoles qui fait exister le festival et vivre l’association toute l’année. Il y a un véritable noyau dur, mais également une équipe plus élargie pour le festival.
La programmation est faite par Quentin, Anoc, Baptiste et moi (Antoine NDLR). Nous avons chacun.e nos influences, donc ça nous permet d’avoir une programmation variée et réfléchie, de découvrir des nouveaux horizons. Quand on fait notre programmation, on cherche vraiment à dénicher des artistes, et à imaginer ce que ça pourrait donner sur scène face à notre public. On dissocie ce qu’on peut écouter et ressentir dans une écoute de salon, à une représentation sur scène. Grâce à cela, on propose des artistes variés et surprenants.
Pour finir, s’il y avait un album que tu achèterais en disque vinyle parmi toute la programmation, lequel serait-il ?
Définitivement The Foreign Department, le dernier album d’Astrel K, leader du groupe Ulrika Spacek qu’on essaie de faire venir depuis des années. Il a un super projet solo, de la pop orchestrale, c’est magnifique.
Nous souhaitons remercier Antoine pour cette interview, mais également toute l’association Des Pies Chicaillent, qui fait vivre la scène indé sur la métropole. Pour rappel, le festival Pies Pala Pop #3 se déroule le vendredi 7 juin et le samedi 8 juin, et prendra lieu au Jardin Moderne. Pour plus d’informations, nous vous renvoyons à leur site internet, et la page dédiée au festival. Une tombola ouvrira dès le 7 mai pour tenter de remporter, entre autres, une platine vinyle Pro-Ject E1 Standard. De notre côté, nos experts sont à votre écoute si vous souhaitez en savoir plus sur la platine vinyle proposée à la tombola, la Pro-Ject E1 Standard.