– La sélection de Jérôme
Wu Lyf – Go Tell Fire to Mountain (L.Y.F)
Ce groupe Wu Lyf a déchainé les passions lors de la sortie de leur premier album cet été, soit on aime soit on déteste. Il faut dire que leur côté un peu poseur ne les aide pas (même si le fait que le batteur aborde fièrement un T-shirt de Dark Throne n’est pas pour me déplaire !). Mais si nous mettons de côté toutes ces considérations bien superficielles, force est de constater que c’est vraiment un très LP que nous avons là. C’est frais, cela change de ce que nous avons l’habitude d’entendre (en tout cas pour ma part) dans ce pot pourrie qu’est devenu le Rock indépendant. Je vous conseille d’écouter en priorité Cave Song et Summas Bliss. Bonne écoute.
Dead Man’s Bones – Dead Man’s Bones (Anti-)
Tout le monde a sur les lèvres le nom de Ryan Gosling après la claque qu’a été le film Drive. Mais avant de montrer à la face du monde sa gueule d’ange, il a monté un groupe et sorti un album que personnellement j’adore et que je ne me lasse pas d’écouter. C’est tantôt plein de subtilité et tendresse et parfois plein d’entrain et vraiment dansant (comparé Buried in Water et In the room where you sleep). Et la prochaine fois que vous regarderez les magazines people une douce mélodie résonnera dans vos oreilles !
John Coltrane – Olé (Atlantic)
J’ai un très bon ami qui ne jure que par Coltrane et donc quand je me suis retrouvé devant cet album je me suis dit pourquoi pas (en plus avec un titre pareil cela laissait présager de bonnes choses). Et bien quelle ne fût pas ma stupéfaction quand à l’écoute de l’intro du premier morceau je suis resté sans voix, et pour ce qui est de la suite tout le reste m’a littéralement emballé. L’évidence était devant moi : j’aime enfin le Jazz ! Mais ma déception a été à la hauteur de mon exaltation, en effet en naviguant sur Internet je me suis rendu compte que cet opus était en bonne position dans un sombre Top des albums de Jazz pour ceux qui n’aiment pas le Jazz … J’ai aussi découvert que c’était la réponse de Coltrane à Miles Davis et son Sketches of Spain que j’aime beaucoup également, la boucle est bouclée … Maigre consolation !
Schoolboy Q – Hands On The Wheel (feat. A$ap Rocky) – tiré de l’album « Habits & Contradictions »
Et un petit single de Hip Hop de Schoolboy Q pour finir. Profitez-en bien !
– La sélection de Franck
Marvin Gaye – I HEARD IT THROUGH THE GRAPEVINE (Music on Vinyl)
Ce disque est sorti en 1968 sur Tamla Motown sous le titre de « In the groove ». Mais devant le succès que rencontrât son titre, reprit à Gladys Knight, « I heard it through the grapevine » il fut rapidement rebaptisé du même nom en 1969. Marvin Gaye enregistre ce disque à 29 ans, et avant celui-ci, il n’avait rencontré que de petits succès en tant que batteur officiel du label de Détroit. Ce disque est un monument de la Soul Music au même titre que le célèbre « The dock of the bay » d’Otis Redding. La production est superbe ainsi que la qualité de prise de son. Cette réédition en 180g est de très belle qualité comme Music on Vinyl sait le faire. Un disque à posséder absolument.
BARRENCE WHITFIELD and The Savages – SAVAGE KINGS (Munster Records)
Encore un artiste que l’on a eu la chance de voir il y a quelques mois sur scène. Cet américain de Jacksonville est né en 1955 sous le nom de « Barry White » et a tout de suite compris qu’il serait difficile de faire carrière avec celui-ci ! Depuis 1984, Barrence est considéré comme le successeur de Little Richard ou de Salomon Burke. Il est accompagné par les « Savage Kings » formé d’anciens membres des Lyres et de DMZ. Les compositions et les nombreuses reprises sont teintées de Rock, de Blues, de Soul et même de Gospel avec une énergie à la Screamin’ Jay Hawkins. Un sublime album !
KITTY, DAISY & LEWIS – Smoking in heaven (Sunday Best Recordings)
J’aime l’esprit de ce groupe Kitty, Daisy & Lewis formé des deux sœurs Durham et de leur frère. Leurs albums sont entièrement enregistrés sur des instruments vintage de la fin des années cinquante. Pour pousser l’authenticité au maximum, ils possèdent leur propre studio qu’ils ont calqué sur les célèbres Studio Sun de Memphis et Chess de Chicago. Autant vous dire qu’ils sont des actifs défenseurs de l’analogique, et leurs productions en témoignent : tous leurs albums sortent en 33 tours et leurs singles en 45 tours, mais fait très rare, ils éditent aussi des 78 tours ! Ce « Smoking in heaven » est disponible aussi en un magnifique coffret de huit 78 tours ! Contrairement à l’album précédant, très typé rock’n’roll, celui-ci est un magnifique hommage aux racines de la musique jamaïquaine et des débuts du Ska. Ce n’est pas ma culture et pourtant j’adhère complétement à ce disque ! Les avoir vus sur scène mi-février a confirmé mon intérêt pour cette famille (père à la guitare, mère à la contrebasse) multi-instrumentiste de talent. Faites-vous plaisir…
BUDDY GUY – Living Proof (Music on Vinyl)
Il y a quelques années, j’assistais à un magnifique concert de Blues dans un club mythique de Chicago. Ce haut lieu de culture appartenait et appartient toujours à Mr Buddy Guy … A mon retour en France, je me suis intéressé de près à ce guitare Héro, et me suis aperçu qu’il était entre autre le guitariste rythmique d’un des meilleurs albums de Blues que je possède, le Muddy Waters « Folk Singer » ! Les productions suivantes sur le label Chess sont toutes aussi excellentes, mais dans les années 80, une vague commerciale et new wave envahit les productions du genre ne laissant que des albums moyens avec une production qui a très mal vieillie. Ce « Living Proof » sorti en 2010 sur Silverstone, est un pur album de Blues et de guitare comme les amateurs du genre les aiment ! La production, les compositions et la qualité du son le rendent aussi largement accessible aux novices. Un magnifique album, qui rend hommage aux 55 ans de carrière du (comme l’a affirmé Morgan Freeman dans « voyage au cœur de la musique américaine ») plus grand guitariste vivant.