Sélection faite par Franck, co-fondateur de maPlatine.com
LIGHTHOUSE – Not All Stories Are True ( Beast Rcds/Fly-House Rcds)
Le Not All Stories Are True est le 8e album pour les Rennais de Lighthouse. On note que celui-ci reprend des titres des 3 albums précédents qui étaient uniquement sortis en format numérique et de façon relativement confidentielle. Les titres ont donc été totalement remasterisés et bénéficient ici d’une superbe presse vinyle.
Je connais cette formation depuis les années 90 où ils furent entre autres une révélation des Trans-Musicales rennaise … et comme beaucoup d’autres (les plus doués ?!) ils subiront les effets du temps pour finir toujours un peu dans l’oubli…
Lighthouse distille toujours la même « Pop » parfaitement exécutée dans la pure tradition du genre. Sans fioriture et artifice inutiles. Les mélodies subtiles associées au timbre de voix de M. Chafik marquent très clairement les compositions du groupe.
J’ai bien sûr une préférence pour les compositions les plus « Rock » et tout particulièrement pour le sublime Cheak For Freak. Mais je suis aussi adepte des tempos lents et cet album regorge d’expression mélancolique avec des refrains accrocheurs, mais pas racoleurs.
THE BLACKS ANGELS – Wilderness Of Mirrors (Partisan Rcds)
Un nouvel album du quintet d’Austin est toujours pour moi un évènement. Le groupe a beau avoir bientôt une vingtaine d’années d’existence, ce Wilderness Of Mirrors est seulement le sixième album du groupe texan ! À ceci s’ajoutent tout de même 4 Ep, dont l’excellent Clear Lake Forest. À noter aussi la sortie d’un live l’année dernière capté au festival Levitation.
Les Black Angels sont classés dans le rock « Neo » psychédélique… et ils ne cachent pas leurs influences texanes (aussi d’Austin !) du 13th Floor Elevator (Roky Erickson), ou aux New-Yorkais du Velvet Undreground.
Alex Mass et ses acolytes nous avaient proposé un avant-dernier album sublime Death Song en 2017 qui fait partie pour moi parti des meilleurs, avec le premier LP de 2006 Passover.
Ce nouvel album est un peu la synthèse de ces deux albums. À la fois brutale et efficace avec Empire Falling et mélodique par exemple avec le superbe El Jardin et le magnifique The River.
J’ai écouté en boucle durant 8 jours ce Wilderness Of Mirrors sans m’en lasser une seconde. Certainement un des meilleurs albums de ce début d’année ! À noter aussi une pochette gatefold d’album toujours de très belle qualité.
Je suis un fan de la première heure, et je j’ai pu me rendre compte en allant les voir en concert il y a quelques semaines dans une salle bondée, qu’ils ont enfin obtenu une (récente) notoriété. C’est largement mérité surtout après 20 ans sans justement démériter ! La référence du rock psychédélique du 21e siècle !
FEVER RAY – Radical Romantics (Rabid Records)
Fever Ray n’est autre que le projet solo de Karin Elisabeth Dreijer, plus connue en tant que chanteuse du duo de musique électronique The Knife, formé avec son frère Olof Dreijer.
Sous le pseudonyme de Fever Ray, Radical Romantique est le troisième album depuis 2009 ! Avec un album en moyenne tous les 7 ans … on peut dire qu’il faut être patient.
Commençons par le contenant, la pochette ! Clairement… elle est horrible ! Bon, c’est un choix artistique, et donc ça ne se discute pas. Mais je ne comprends pas pourquoi Karin Elisabeth Dreijer se cache derrière des maquillages et déguisements qui ne reflètent absolument pas sa musique ?!! Je pense que cela peut en rebuter un grand nombre d’acheter cet album … mais, je peux aussi me tromper, et de toute façon cela est totalement assumé par l’artiste.
Dès le premier morceau What They Call Us, nous sommes transportés dans l’univers de Fever Ray. Ce morceau fait partie, et cela est reconnaissable, de l’une des quatre chansons coécrites et produites avec son frère Olof. C’est d’ailleurs, il me semble, la première fois en huit ans que le frère et la sœur réapparaissent publiquement ensemble.
Les Even It Out et North empruntent un style plus goth punk reconnaissable par la production de Trent Reznor ( Nine Inch Nails). Certaines interprétations plus naïves évoqueront à certains ou certaines Björk, comme sur le morceau Shiver.
Cet album est clairement sublimé par deux morceaux incontournables : le reptilien Kandy et l’electro-pop de Carbon Dioxide qui pourrait facilement enflammer n’importe quel dancefloor ! Un must dans le genre !
Ce qui ne gâche rien, la production est remarquable et la presse vinyle irréprochable !
L’album du mois !