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Nos sélections de disques du mois

Disques du mois – Sélection de juillet 2023

SOFT MOON – Exister (Sacred Bones)

Th Soft Moon - Exister

Sous le nom Soft Moon se cache en réalité le projet solo de l’américain Luis Vasquez. Bien sûr en live il s’entoure d’un groupe composé de Ron Robinson, Justin Anastasi, Damon Way et Keven Tecon. Mais les enregistrements sont exclusivement réalisés par Luis Vasquez.

Le premier album est sorti en 2010 sur le label Captured Tracks3, et il sera suivi par quelques singles et EP. C’est en 2012 que Zeros voit le jour puis Deeper en 2015 et Criminal en 2017. Cet album fait la part belle à une certaine interprétation de la musique industrielle.

5 ans après, Luis Vasquez sort ce nouvel album Exister. Il a été enregistré durant la pandémie au studio Joshua Tree en Californie, où Vasquez s’est installé depuis quelques années.

Cet album est certainement celui de l’artiste qui est plus varié, mais aussi parfois le plus radical. Il m’évoque plusieurs références… de Front 242 à Coil en passant par certaine production de Trent Reznor (NiN). Il navigue entre Indus, Gothique et Electro, le tout produit dans les Eighties ! L’ouverture de la face A avec une Sad Song mélancolique et mélodieuse cache une suite beaucoup plus brutale et radicale. Answers est une sorte de réponse 30 ans après au Broken de Nine Inch Nails ! Exister oscille entre de la colère, de la douleur, de la tristesse illuminée  par de l’espoir et une certaine forme d’esthétisme électronique. Mon titre préféré : Nada.

On note quelques featuring intéressants, Alli Logout sur le décadent Unforgiven et Fish Narc (ancien collaborateur de Lil Peep) sur le superbe Him.

Bien sûr ce LP n’est pas à mettre entre toutes les oreilles, mais pour les aficionados du style (Dark Wave, Indus, goth et Post Punk Synth), c’est un must !

 

Cash Savage & The Last Drinks – So this love (Glitterhouse)

Cash Savage & The Last Drinks - So This Love

Pour situer l’artiste, elle n’est autre que la nièce de Conway Savage, l’historique pianiste des Bad Seeds (Nick cave). Elle œuvre sous son nom déjà depuis plus de 15 ans sur la scène internationale. Après le très remarqué Citizens,  4e albums sortis en 2018, Cash reviens toujours aussi inspiré avec ce nouvel opus. Entre ces deux productions, le Live At Hamer Hall a permis aux fans de patienter.

Aujourd’hui notre australienne préférée semble inarrêtable ! Pour l’avoir vu en concert plus de 10 fois, chaque nouveau show semble meilleur que le précédent. Accompagnée et portée par ses fidèles Last Drinks aussi bien en studio que sur scène, elle envoute par sa voix et son charisme le public.

Cet album propose plusieurs titres qui pourraient être considérés comme des Hits. Et parmi ceux-là on peut citer Push (qui était sortie en single l’année dernière) et le sublime 600$ short on the Rent. L’album ne montre aucune faiblesse et semble combiner un parfait équilibre entre une certaine efficacité associée à une évidente sensibilité. On retrouve celle-ci d’ailleurs dans le magnifique I want be Every One.

Cash Savage sera cet été en tournée européenne et en France fin juillet pour défendre cet album… mais en a-t-elle vraiment besoin…?

 

Public Display Of Affection – I Still Care (Beast Records)

Public Display Of Affection - I Still Care

Ce jeune Berlinois est emmené par la jolie et charismatique australienne Madeleine Rose. Après un premier EP très remarqué et plébiscité autant par le public que par la critique, I Still Care est donc le premier album du groupe sorti en mai 2023 sur l’excellent et prolifique label hexagonal Beast Records. Le son et la production n’est pas sans rappeler les nombreux collectifs berlinois du début années 80. Aujourd’hui on appellerai cela du post-Punk, appellation qui semble être d’ailleurs mise à toutes les sauces depuis quelques années… Mais les Public Display Of Affection montrent une atmosphère et un univers bien à eux. Il est certain que cela ne respire pas la joie et la gaité, et que la mélancolie est plutôt de mise, mais celle-ci est transmise avec classe et conviction comme sur le superbe Pink City ou le magnifique Goodbye Watchmen. Plus rugueux et presque industrielle dans ses guitares Fishing Hook ou Spider nous rappelle que les PDOA ne font pas de la « pop » pour garçons coiffeurs…

En plus de sa qualité artistique, cet album est parfaitement produit et tout aussi bien pressé, et pour un premier opus cela est prometteur !