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Interview de ‘Monsieur Vinyl’, la chaîne YouTube spécialisée dans le disque vinyle

Monsieur Vinyl

Envie de découvrir de nouveaux disques vinyles ou des histoires sur le vinyle ? À la recherche d’un disque vinyle à offrir pour Noël ? maPlatine.com vous présente aujourd’hui ‘Monsieur Vinyl’, propriétaire de la chaîne YouTube du même nom. Il nous en dit un peu plus sur sa passion pour le format vinyle et sur son parcours sur YouTube.

 

 

Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?

Bonjour maPlatine.com ! Je me nomme ‘Monsieur Vinyl’ et je suis, avant tout, un passionné de musique, mais aussi un musicien puisque – durant de nombreuses années – j’ai composé, arrangé et interprété mes propres morceaux. J’ai aussi connu la scène et j’ai également animé une chronique radio pendant quelques années. Cela fait trente ans que je fouille dans les bacs, que je fréquente des foires aux disques et autres vide-greniers, à la recherche d’albums qui me font vibrer, de maxis, de collectors,… D’ailleurs, je collectionnais déjà des vinyles bien avant la naissance de YouTube !

 

 

D’où vous vient cette passion pour le format vinyle ?

De très loin ! Ma mère écoutait déjà des vinyles durant sa grossesse ; à l’intérieur de son ventre, j’ai certainement entendu des bribes de l’album « Rame » d’Alain Souchon, ou encore « Les 4 Saisons » d’Antonio Vivaldi ; tout autant de sonorités qui sont restées gravées à jamais dans mon inconscient. À l’époque, ma mère avait participé dans un supermarché à un jeu de question-réponse organisé par RTL et, en répondant juste, elle avait gagné un lot de vinyles chez Paul Beuscher Paris. Une fois en âge de comprendre, ce sont ces mêmes vinyles que j’ai retrouvé rangés dans un petit placard. Il y avait du Jacques Brel, du Dave Brubeck, et beaucoup de pressages de musique classique.

À la maison, je me souviens que l’on faisait tourner ces disques vinyles sur une Luxman PD-282. Cette platine vinyle à entraînement direct était une vraie merveille. J’en ai un souvenir impérissable. Puis, j’ai découvert le travail de Jean-Michel Jarre, et j’en suis devenu fan. C’est ainsi que j’ai commencé très tôt à fréquenter les foires aux disques et les conventions pour rechercher des vinyles de cet artiste. Et très vite, je me suis rendu compte que beaucoup d’autres artistes m’intéressait. C’est ainsi que j’ai commencé à collectionner. Depuis, je ne me suis jamais arrêté.

 

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer sur YouTube ? Quand avez-vous créé votre chaîne YouTube ?

YouTube, c’est – en quelque sorte – mon poste de télévision ! Cela fait plusieurs années que je consomme énormément de vidéos sur cette plate-forme. Mais en 2015, en France, aucune chaîne ne s’était consacrée en profondeur au support vinyle. Pourtant, je voyais des vidéos de collectionneurs américains qui le faisaient depuis déjà plusieurs années. Je me suis dit qu’il était temps de faire bouger les choses en France.

En Juillet 2015, j’ai sorti ma première vidéo… puis une deuxième… et depuis 2015, plus d’une centaine de vidéos ont été publiées. Aujourd’hui, de nombreux abonnés rejoignent chaque mois ma chaîne. C’est une communauté formidable. Je leur dois beaucoup ; chaque jour, ils me communiquent leur passion et leur amour pour le vinyle et cela me donne encore plus l’envie de continuer à faire vivre ma chaîne. En me lançant sur YouTube, j’ai aussi donné l’idée à d’autres passionnés comme moi d’ouvrir leurs propres chaînes pour causer vinyle ; je pense notamment à Hello Vinyl, Je Disque Je Veux, E.N.G. Sounds ou encore Vinylement Vôtre.

 

Monsieur Vinyl

 

Quel type de contenu proposez-vous sur votre chaîne ?

C’est assez varié. Il y a d’abord les vidéos ‘Nouveaux Arrivages’, très attendues par mes abonnés, où je présente mes récentes acquisitions en vinyle sur les deux derniers mois. Il y a aussi la série « Des Vinyles Chez Toi » dans laquelle je me rends chez des collectionneurs pour filmer leur univers et leurs vinyles. Sans oublier quelques vidéos captées lors de mes périples en vide-grenier, et aussi plusieurs vidéos ‘Unboxing’.

Enfin, j’interagis régulièrement en LIVE avec mes abonnés ; c’est toujours un moment privilégié durant lequel ils peuvent me poser leurs questions en direct.

 

 

Comment vous organisez vous pour créer votre contenu et alimenter votre site et chaîne YouTube ?

Je ne m’organise pas vraiment. Globalement, je prépare très peu mes vidéos. Lorsqu’un nouveau vinyle arrive dans ma collection, je prends la caméra, je tourne une vidéo puis je la publie. Si un sujet me sensibilise, je procède de la même manière. Si j’ai envie d’écrire un article, je me pose et j’en écris un. Mon principal moteur est la passion, et la spontanéité en est l’essence. Voilà aussi pourquoi je suis plus souvent sujet à des coups de cœur !

 

 

Comment voyez-vous votre chaîne YouTube dans les années à venir ?

Dans les prochaines années, il y a pas mal de projets que j’aimerais mettre sur pieds pour ma chaîne. Mais je tiens aussi à ce que ma chaîne soit le reflet de ce que je vis dans ma vie de collectionneur. Il y a tant de choses à faire et encore tant de choses à dire.

 

Monsieur Vinyl

 

Que pensez-vous de ce retour en force du format vinyle ?

On dit souvent que c’est le « retour » du vinyle. Mais, pour moi, le mot « retour » n’est pas approprié car le vinyle n’est jamais parti. Il a survécu au CD, au Mini-Disc, et même au MP3. On a tendance à oublier que c’est un support analogique. On a bien inventé le livre numérique, pourtant le papier et les bibliothèques ça existe toujours ! C’est pareil avec le vinyle. Depuis que je collectionne, je l’ai toujours vu. Dans les années quatre-vingt-dix, il est vrai qu’il était beaucoup moins visible, car le CD était préféré par le public. Pour autant, cela n’a pas arrêté la fabrication de disques vinyles dans le monde. Toutefois, il réside une ombre au tableau : durant ces années numériques, être un disquaire indépendant qui proposait du vinyle dans ses bacs relevait du défi, car – en parallèle – de nombreuses grandes enseignes vendait du CD à tout va. Si le vinyle est resté, certains disquaires de l’époque – eux – n’ont pas survécu, en partie à cause de cela.

Aujourd’hui – et depuis environ 2013 – le vinyle s’offre une seconde jeunesse. Fort de ce regain d’intérêt, je constate que de nouveaux disquaires ouvrent leurs portes un peu partout en France. Et ça me rend vraiment heureux.

 

 

En tant que passionné de vinyle, combien de disques vinyles estimez-vous avoir dans votre discothèque ? Quel genre musical retrouve-t-on le plus ?

Je sais combien j’en ai, mais je déteste parler quantitatif. Si il y a bien une question à laquelle je serais toujours réfractaire, c’est bien celle-ci, car pour moi la qualité émotionnelle prime sur la quantité. La connexion que l’on peut avoir avec tel ou tel vinyle, les souvenirs qu’on y rattache, cela ne se quantifie pas. D’ailleurs, beaucoup de collectionneurs vous répondront la même chose. Si l’on cherche à tout prix la quantité, alors on peut tomber dans l’achat compulsif, et je n’appelle plus ça collectionner… mais amasser. Ma collection de disques vinyles est principalement composée de Rock, de Pop et de musique électronique. J’ai aussi pas mal de musiques de film, car je considère que le cinéma est une formidable extension de la musique.

 

Monsieur Vinyl

 

Quand a commencé votre histoire avec le vinyle ? Quel a été votre tout premier disque vinyle ?

Je n’ai pas souvenir du premier disque vinyle en tant que tel, mais je me souviens des premiers vinyles que j’ai eu en mains ; il y avait le volume 3 de la collection Jacques Brel publié en 1967 par Barclay (« Amsterdam »), mais aussi Prince avec le 45 tours de la « Batdance ». Je me souviens aussi d’un 45 tours de Patricia Kaas (« Quand Jimmy Dit ») ou encore d’un vinyle de Philippe Lafontaine. J’ai gardé aussi en mémoire l’album « Concerto » par Rondò Veneziano, qui – encore aujourd’hui – fait partie de mes albums préférés car j’y suis émotionnellement attaché.

Chacun de ces vinyles, c’est un peu une madeleine de Proust.

 

 

Vos plus gros coups de cœur de cette année 2018 ?

Je réponds généralement à cette question en fin d’année sur ma chaîne YouTube, lors des vidéos « Bilan ». Mais, cette année, j’ai acheté beaucoup moins d’albums récents que l’année dernière : j’ai eu moins de coups de cœur qu’en 2017. D’ailleurs, musicalement parlant, cette année 2018 a été très particulière. Mais si je devais retenir quelques temps forts, je vous parlerais de la norvégienne Sigrid, qui est clairement une artiste en devenir dans le monde de la Pop. J’attends impatiemment son premier album (qui tarde à être annoncé).

Mes abonnés savent aussi à quel point je chérie Lauren Mayberry, la chanteuse des Chvrches, un groupe venu tout droit d’Écosse et qui réalise un travail exceptionnel depuis 2011 et que j’ai vu en concert il y a peu de temps.

 

 

Si vous ne deviez choisir que deux vinyles dans votre collection, lesquels ce serait ? Pour quelle raison ?

C’est très difficile de répondre à cette question pour quelqu’un d’éclectique où le cœur règne en maître ! Le premier vinyle que je choisirais de garder est le « Dark Side Of The Moon » de Pink Floyd, pour la simple et bonne raison qu’il n’a jamais vieilli depuis sa sortie en 1973 ; ses thèmes sont universels et seront toujours d’actualité : la folie, l’argent, la mort, la guerre, le travail,… C’est un tableau plutôt noirci de la société actuelle, mais merveilleusement mis en musique, avec des arrangements incroyables pour l’époque. Cet album, c’est un tout.

Le deuxième vinyle que je garderais, ce serait « Tubular Bells » de Mike Oldfield. Dès la première écoute, j’ai adoré cet album. Beaucoup connaissent uniquement les premières minutes de l’œuvre, puisque ces dernières ont été utilisées comme thème principal du film « L’Exorciste » de William Friedkin. Mais beaucoup ignorent que « Tubular Bells » est composé en deux parties de vingt-cinq minutes chacune. Techniquement, Mike Oldfield a cherché à enregistrer sur davantage de pistes qu’il était possible de le faire à l’époque, et il a réussi à le faire. C’est l’album le plus éclectique que j’ai entendu jusqu’à présent, hyper harmonieux et très recherché dans son écriture. Du surcroît, Oldfield l’a composé alors qu’il n’avait que dix-sept ans. L’album d’un génie.

 

Monsieur Vinyl

 

Sur quel modèle de platine vinyle écoutez-vous vos galettes noires ? De quoi est composé votre système Hi-Fi ?

J’ai fait le choix de rester très sommaire concernant mon installation sonore. Je fais tourner mes vinyles à l’aide d’une platine vinyle Gemini XL-500II qui me suit et survit depuis une vingtaine d’années. D’ailleurs, j’apprécie énormément les platines vinyles à entraînement direct ; pour moi, plus c’est rapide au lancement et à l’arrêt, mieux c’est ! À ce niveau, je suis beaucoup moins « rituel » que mes autres camarades vidéastes ! Pour l’amplification, j’ai opté pour un Yamaha RX-V2500 7 canaux. Et pour diffuser le son, j’ai choisi des enceintes Chorus d’une marque française que j’aime énormément et qui se nomme Focal.

 

 

Merci Monsieur Vinyl 🙂

À bientôt maPlatine.com ! Je vous souhaite beaucoup de musique dans les z’ouilles !