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Interview d’Olli, artiste qui performe au Festival national du film d’animation

Festival national du film d'animation

maPlatine.com s’associe à l’AFCA (Association Française du Cinéma d’Animation) à l’occasion du Festival national du film d’animation qui se déroulera du samedi 23 avril au mercredi 27 avril à Rennes. Ce festival présentera différents films sélectionnés, proposera des temps de rencontres entre les réalisateurs et les publics et de nombreuses actions pour découvrir l’envers du décor (ateliers d’initiation, secret de fabrication, leçon de cinéma…) ainsi que des soirées spéciales avec des performances live et un ciné-concert.
À cette occasion nous avons rencontré Olli, l’artiste qui performera lors du ciné concert de la soirée d‘inauguration qui se déroulera ce samedi 23 avril. L’opportunité pour nous de découvrir son parcours, ainsi que son amour pour la musique et l’univers du vinyle !

 

Ollivier, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je m’appelle Olivier Leroy. Mon nom d’artiste, c’est Olli. J’ai d’abord une formation de pianiste, j’en joue d’ailleurs depuis l’âge de six ans. Puis, je me suis orienté vers la voix vers l’âge de 17 ans. J’ai également commencé à faire de la scène assez jeune, dans l’adolescence, dans des groupes de new wave français.

Ensuite, je suis rentré à la fac de musicologie où j’ai décroché un master de musicologie. C’est également à cette période que je me suis passionné pour la musique classique indienne. Ma formation autour de la voix m’a permis d’approfondir le chant à la fois dans la musique classique indienne et dans le chant baroque. J’ai ainsi toujours créé des projets qui étaient des créations autour des musiques du monde et de la musique actuelle.
En résumé, mon travail est axé sur trois grands pôles de création : du jeune public et du ciné concert avec de la musique directe en images tout d’abord, essentiellement pour du cinéma d’animation. C’est quelque chose que j’ai créé à partir de 2000 grâce au festival Travelling. La dernière création que j’ai réalisée est Fantômes, un ciné-concert pour les familles et le jeune public à partir de 3 ans.

En 2010, j’ai aussi fait un projet qui s’appelle Contréo, dans lequel je chante en voix de tête. C’est de la composition, mais dans un style baroque électro, quatuor à cordes, piano voix.
J’avais également collaboré avec l’Orchestre National de Bretagne en 2010, et en 2015 avec la Maîtrise de Bretagne qui est un chœur d’enfants.

Dernièrement est venue aussi l’envie de me présenter seul, pour donner naissance en 2018 à un projet qui s’appelle Great Man Hiboo, dans lequel je travaille avec deux rappeurs : un rappeur américain de Chicago et un autre musicien avec lequel je fais de la production musicale.

Aujourd’hui, je ne suis plus sur le devant de la scène. Mais c’est moi qui produis, qui compose toute la partie musicale et qui programme. C’est aussi un autre parcours dans mon travail où je fais de la production musicale, de l’arrangement musical ou de la composition musicale pour d’autres chanteurs.

 olli portrait

 

D’où vous vient cette passion ?

J’ai toujours essayé de mêler les sons de musiques du monde à ma propre culture occidentale. Le fait de m’y intéresser m’offre aussi une ouverture. J’aime beaucoup voyager, faire des rencontres humaines avant tout.
D’ailleurs, dernièrement, j’ai fait une première partie de Chinese Man pour laquelle ils m’ont demandé de faire un remix.

J’ai également travaillé avec la chanteuse Zara Moussa au Niger en 2012. J’avais entendu une cassette qu’un ami avec qui je travaillais dans un ciné-concert m’avait ramené du Niger et j’ai trouvé que ce qu’elle faisait était vraiment très bien. D’autant plus, qu’ils ont très peu de moyens. Je me suis dit, on va t’aider, et je suis parti là-bas. Ce n’est jamais très calculé.
J’ai eu la chance aussi de voyager avec le Bollywood Orchestra dans des tournées en Europe, avec les ciné-concerts. Ça reste pour moi très intéressant de voir ce qui se passe au niveau culturel et s’apercevoir que ça fonctionne différemment que chez nous. Ce sont aussi des aventures humaines.

Il y a 18 ans, j’ai monté ma propre structure de production s’appelle Label Caravan. J’y ai réuni mes différents projets pour aider, produire d’autres artistes au sein de cette structure.
Je m’ennuie rapidement si je reste cantonné à un seul projet. Etant donné que j’ai la capacité d’en mener plusieurs de front, j’avance mes dés sur différents projets qui me passionnent.

 

Comment définiriez-vous votre univers ?

Si on parle simplement du projet de l’Odyssée, dans le cadre du ciné-concert de l’AFCA, je dirais que je réunis plutôt ma façon de chanter en voix de tête ou en façon pop, ça devient plutôt occidental avec les claviers analogiques, parce que je fais du clavier et du piano, de la programmation et que je mélange ce que je peux faire dans les projets Great Man Hiboo ou du Bollywood Orchestra.

Je dirais que mes influences sont à la fois pop, classique et musique du monde. En résumé, sur la voix, mes influences vont plutôt être la musique indienne, classique et pop. Et sur la musique, ça va être plutôt pop, le hip hop et finalement une musique du monde… après, je ne me limite pas à grand-chose.

 

 

Où trouvez-vous votre inspiration ?

J’ai souvent remarqué que dans tous mes projets, c’était vraiment la voix qui m’avait mené. Que ça soit moi qui soit autour de la voix, ou bien d’autres personnes, le lien entre tous ces projets-là est bien souvent la voix.

Le ciné-concert, c’est une forme que j’aime bien parce qu’on n’a pas de limite au niveau des styles, c’est plutôt l’image qui va nous dicter ce qu’on va faire et qui va m’inspirer.

Après, sur certains projets, j’essaie plutôt de conceptualiser ce que je vais faire. Je vais plutôt me dire que je vais faire un projet dans lequel je vais mener la musique baroque, jumeler la musique classique, l’orchestre, je mettrais un chœur d’enfants, etc car je trouve ça bien de pouvoir mêler mes histoires artistiques.
J’aime bien passer des disques, mixer des choses, pousser l’idée des DJ set, créer sa propre musique autour du hip hop, de l’électro et de la dance. Je mélange un peu tout, il peut y avoir de la trap, de l’EDM,… Je ne vais pas me dire que je vais faire un morceau qui soit complètement trap, même si j’adore la trap. Je pense qu’on a la capacité de mixer pas mal de choses.

Olli (Label Caravan)@Crédit DidierDarrigrand-HD

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre performance à l’occasion du festival national du film d’animation ?

L’AFCA m’a proposé une vingtaine de films sur la thématique du « monde de demain ». J’ai regardé une trentaine de films, j’en ai sélectionné huit pour un programme d’une heure.
Au départ, le choix des films est plus important que la musique, car il faut trouver des esthétiques de films différents (qu’on ait du 3D, du 2D, du stop motion) mais aussi des thématiques et des durées différentes.

J’utilise un Prophet Rev2, qui est un clavier analogique mais de nouvelle génération dans lequel on retrouve des sons assez puissants. Et puis, on a travaillé sur certains bruitages qui restaient dans les bandes son que j’ai isolées pour pouvoir les utiliser.

Sur ce projet, on est en multidiffusion comme au cinéma. Il y a deux enceintes qui sont en écran stéréo. J’ai également deux enceintes arrière qui sont utilisées en quadri phonie : en fait, on fait circuler le son. En même temps, on a prévu de faire déplacer le son pour que les gens soient en immersion complète, comme au cinéma et avec en même temps du live.
Ce projet a plutôt vocation à toucher les adolescents et les adultes, en posant un questionnement un peu politique sur les notions d’urbanisme à outrance, d’écologie et de surconsommation. Ce n’est pas très gai. Mais je trouve que c’est bien de poser la question de ce monde, faire de la création ludique.

 

Quel est le type de matériel audio que vous possédez chez vous ? 

Dans mon studio, j’ai des enceintes Hi-Fi CM5 de la marque B&W. Je m’étais dit que le fait de travailler sur des bonnes enceintes Hi-Fi permettrait de mixer ce que les audiophiles vont vraiment écouter. Quand j’utilise des enceintes de monitoring de studio en revanche, c’est plutôt pour écouter des effets. J’ai également un amplificateur Majik 2100, de la marque Linn, une marque anglaise. Cet amplificateur, très lourd, est fabriqué à la main. Il est également très puissant et donne un son très clair, magnifique.

Chez moi, j’ai aussi des enceintes de la marque B&W, ainsi qu’un ampli Rotel RX 1005 qui est multifonctions, ainsi qu’une platine vinyle parce que c’est un format qui me plait en ce moment. Mon souhait est d’ailleurs de changer mon ampli pour pouvoir récupérer un meilleur son vinyle.
Pour la petite histoire, je me suis plutôt orienté vers la marque B&W après avoir mixé à Realworld en Angleterre, dans les studios de Peter Gabriel où ils étaient très fans de la marque. Celle-ci était présente partout à l’époque, et c’est vrai que je trouve que le son est très bon.

 

Êtes-vous adepte de supports musicaux physiques comme le vinyle ?

Je n’achète plus de CD, je suis revenu au vinyle. C’est vrai que je suis très sensible à la Hi-Fi, à l’écoute de la musique. Revenir aux vinyles, c’est aussi avoir une démarche d’ »écoute » de la musique et non pas de « consommation » de la musique. Tout le monde le dit, mais il n’empêche que c’est vrai. Aujourd’hui je ne suis pas très concentré si j’écoute quelque chose sur l’ordinateur.
Je me rappelle être allé dans un auditorium, et avoir réalisé qu’on n’y entendait pas la musique de la même façon… Tout se détaille beaucoup et s’apprécie mieux avec du matériel de qualité.

Je me demande d’ailleurs si les nouvelles générations sont sensibles à ça ou si ça concerne des gens encore très audiophiles qui sont un peu plus âgés qui sont passés par ça dans leur jeunesse. En tout cas, moi j’ai connu le vinyle, on est repassé au CD et maintenant on repasse au vinyle.

 

Merci à vous pour cette interview, un dernier mot pour nos lecteurs ? 

Venez découvrir le ciné-concert au Festival national du film d’animation ! J’ai envie de partager une partie de mon univers, et c’est aussi l’occasion de découvrir les films présentés. J’essaie de militer pour le ciné-concert, parce que je considère que la musique ne se limite pas qu’à l’écoute, elle doit aussi se vivre plus intensément et on doit être pour cela baigné dans le son.

Retrouvez toute la programmation du Festival national du film d’animation en cliquant ici.

En partenariat avec l’AFCA
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