Retrouvez nos derniers coups de cœur musicaux.
– La sélection de Jérôme
Astronautalis – This is our science (Fake Four)
Quel album ! Je n’ai découvert cet artiste que très récemment avec la sortie en France de son dernier opus « This is Our Science ». Jouissant d’une certaine notoriété aux US notamment par ses performances live et ses impros, Astronautalis reste encore confidentiel dans nos contrées. Mais il y a fort à parier que cela va changer avec l’arrivée de son 4ème album tant la qualité de celui-ci se retrouve à tous les niveaux : production, chant… La force de cet LP est de mixer les genres avec beaucoup de talent : Hip-Hop, Pop, Abstract, Electro en y associant un chant qui est tantôt envoûtant tantôt se transformant en flot ravageur. À écouter en priorité : This is Our Science, Measure the Globe, Dimitri Mendelev (avec une production d’Alias du label Anticon), Thomas Jefferson, Holy Water qui semblent tout droit sortis de l’invocation d’un bluesman possédé.
Johnny Cash – American Recordings IV (American Recordings)
Je pense que cela ne surprendra personne à la lecture de nos précédentes chroniques de dire la vénération que nous portons à Monsieur Cash. Je me suis mis à réécouter cet album, produit par Rick Rubin comme les 5 autres de la série des American Recordings, ces dernières semaines. Et quel plaisir ! Tout a été écrit et dit sur ce chanteur mais quelle puissance et force ressortent de ses chansons !! On ne peut mettre de côté son histoire, ce par quoi il est passé, à l’écoute de chacun des titres de cet LP. Ce qui est incroyable c’est à quel point il peut transcender les versions originales de certaines des chansons qu’il reprend : Hurt de Nine Inch Nails, Bridge Over Troubled Water de Simon and Garfunkel ou encore Personal Jesus de Depeche Mode. Mais que dire des titres originaux comme The Man Comes Around qui ouvre l’album. Magique !
Mozart/Beethoven/Schubert – Clara Haskil (Orfeo)
Pour une fois je vais mettre en avant, non pas les compositeurs, mais l’interprète. Clara Haskil est considérée comme l’une des plus grandes pianistes du siècle dernier. Chaplin disait d’elle qu’il la considérait comme faisant partie, au côté d’Einstein Churchill, des 3 grands génies qu’il a côtoyés au cours de sa vie. On retrouve dans son répertoire classique les grands noms : Mozart, Beethoven … La renommée est venue assez tardivement mais à partir du moment où le public l’a découvert, sa notoriété n’a cessé de croitre. Je ne suis pas un grand spécialiste mais j’ai été touché par la sensibilité de son jeu et l’émotion qui en ressort. C’est en concert que cela ressortait le mieux, c’est pourquoi je vous invite à écouter ce disque enregistré en public. C’est d’une grande beauté et d’une grande sensibilité. Là encore magique.
– La sélection de Franck
Les labels 100% made in France !
Betty Ford Clinic (VinylVidiVici Record)
A ma connaissance cet album éponyme est le premier du gang, du moins sous cette formation… Je possède un single sorti il y a quelques années et il semblerait que seul le batteur soit commun à ces deux productions ?! Qu’importe ! Cet album est gratifié d’une superbe production « made in » Black Box Studio avec, comme il se doit aux manettes Sir Peter Deimel, à qui on doit entre autre Shellac, Jesus Volt, Anna Calvi, Deus… Les compositions sont inspirées et elles n’ont pas à rougir face aux groupes « power pop » anglo-saxons. Certains morceaux me font penser à Chokebore… C’est pêchu, agressif et suffisamment triste pour ne pas sombrer dans la pop à midinettes ! Bref un excellent album, un des meilleurs dans le style et en cette période de délocalisation c’est bon d’écouter du « local » ! Peut être que l’on ne sait plus faire de bagnoles en France mais on sait faire du rock ! Bravo les gars !
DELANEY DAVIDSON – Gost songs (Casbash Records CR002)
Ce disque n’est pas vraiment une nouveauté en soi puisque qu’il est sorti en CD (mon dieu !) en 2008. Mais grâce à l’excellent label Casbash-Record nous pouvons enfin profiter dignement de ce Delaney Davidson dans un format qui lui rend complètement hommage, une bonne galette de vinyle ! Cet album, le deuxième de l’artiste, a été enregistré en France dans le studio de Bob Drake dans les Midi-Pyrénées. La production qui pourrait sembler minimaliste, en réalité jouit de nombreux arrangements de grande finesse (percussions, boites de conserve…). Certains morceaux comme le superbe « Sinners Road » me font penser à Tom Waits. J’ai aussi un gros faible pour la reprise de Frank Sinatra « I’m a fool » et pour l’interprétation du traditionnel « Wayfaring Stranger » qui nous transporte sur les routes du sud en compagnie de Hank William. Il faut signaler que la qualité d’enregistrement et de pressage est excellente. Un album remarquable, au croisement de la country et du folk ! À posséder !
SLIM WILD BOAR – Tales from the wrong side of Town (Beast rcds BR 125)
Encore une production locale !!! Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l’on a chez nous ! Ce nouvel album du trio Breton est un chef d’œuvre ! Voilà c’est dit ! La production frise la perfection ! Les morceaux ont été immortalisés en Italie au Outside Studio par Nene Baratto à qui l’on doit le dernier album des Movie Star Junkies ou des Monsters. Comme on se refuse rien chez Slim Wild Boar, le mastering a été confié à Carl Staff (Unsane, Dynausaur Jr …) à Chicago et la sublime pochette à l’illustrateur Jean Luc Navette. Et le résultat est à la hauteur des moyens investis aussi bien sur le plan technique qu’artistique ! Il est difficile de percevoir que ce groupe fait partie de notre hexagone ! Tout sonne authentique ! Certains morceaux me font penser à l’album solo de Mike Ness (Social Distorsion), d’autres à Hank William III ! C’est du rock & Roll au sens noble du terme même si certains y voient de la folk tintée country ?! … Personnellement j’écoute ce « Tales from the wrong side of town » en boucle depuis 8 jours ! Et bien sûr je vous invite fortement à faire de même !