Aujourd’hui débute la 66e édition du Festival de Cannes. La cérémonie s’ouvre avec la projection de Gatsby Le Magnifique de Baz Luhrmann, dont nous avons commenté la BO la semaine dernière. Faisons cette semaine un petit tour d’horizon des Bandes Originales marquantes des films qui ont reçu la Palme d’or à Cannes ces dernières années. A écouter d’urgence sur votre platine tourne disque !
Pulp Fiction
Palme d’or en 1994
Réalisateur : Quentin Tarantino
Musique : Artistes divers
Music from the Motion Picture Pulp Fiction :
01. Pumpkin and Honey Bunney (dialogue)
02. Misirlou (Dick Dale)
03. Royale With Cheese (dialogue)
04. Jungle Boogie (Kool & The Gang)
05. Let’s Stay Together (Al Green)
06. Bustin’ Surfboards (The Tornadoes)
07. Lonesome Town (Ricky Nelson)
08. Son of a Preacher Man (Dusty Springfield)
09. Zed’s Dead, Baby (dialogue)
10. Bullwinkle Part II (The Centurions)
11. Jack Rabbit Slims Twist Contest (dialogue)
12. You Never Can Tell (Chuck Berry)
13. Girl, You’ll Be a Woman Soon (Urge Overkill)
14. If Love Is a Red Dress (Hang Me in Rags) (Maria McKee)
15. Bring Out the Gimp (dialogue)
16. Comanche (The Revels)
17. Flowers on the Wall (Statler Brothers)
18. Personality Goes A Long Way (dialogue)
19. Surf Rider (The Lively Ones)
20. Ezekiel 25:17 (dialogue)
C’est bien simple, dans cette bande originale on aime tout ! Même les dialogues sont classes (avec en prime les voix originales de Bruce Willis, John Travolta et Samuel L. Jackson, ça change de la VF…)
Chaque morceau ramène a un moment mémorable du film, que ce soit le duo formé par John Travolta et Uma Thurman dansant au fastfood sur « You never can Tell » de Chuck Berry, la scène du braquage du café-restaurant sur le mythique « Misirlou » de Dick Dale ou bien le dialogue entre Travolta et Jackson concernant les appellations des Burgers en France « Royale with cheese ».
Un mélange des genres qui fait son effet.
Dancer in the dark
Palme d’or en 2000
Réalisateur : Lars Von trier
Musique : Björk
Selmasongs : Dancer in the Dark Soundtrack
1. Overture
2. Cvalda
3. I’ve seen it all (duo avec Thom Yorke de Radiohead)
4. In the Musicals
5. 107 Steps
6. Scatterheart
7. New World
En plus de jouer dans le film, Björk est à l’origine de la Bande Originale de Dancer in the dark. Son personnage, Selma, est une immigrée Tchécoslovaque installée à New York qui travaille dans une usine et rêve de comédies musicales hollywoodiennes. Le film est donc centré sur cette femme qui crée un monde en chansons pour sortir de sa tristesse.
Le morceau « Cvalda » retranscrit au début les bruits des machines de l’usine pour créer petit à petit une mélodie grâce à laquelle l’héroïne se détache de la dureté de son quotidien.
Le dernier morceau « New World » respire la liberté, on sent avec ce morceau un appel à la renaissance, quelque chose de plus positif ? Un départ en paix peut-être.
Sous fond de comédie musicale, ce film est finalement un réquisitoire contre la peine de mort et une dénonciation des conditions de travail dans les usines aux Etats-Unis dans les années 1960.
La musique est une façon de se dérober pour la tragique héroïne qui s’adonne à des rêveries musicales pour fuir sa condition, sa maladie et sa condamnation. Jusqu’à son dernier souffle elle vit en musique.
The Pianist
Palme d’or en 2002
Réalisateur : Roman Polanski
Musique : Wojciech Kilar
Music from the motion picture The Pianist
01. Nocturne in C-Sharp minor (1830)
02. Nocturne in E minor, Op. 72, No. 1
03. Nocturne in C minor, Op. 48, No. 1
04. Ballade No. 2 in F Major, Op. 38
05. Ballade No. 1 in G minor, Op. 23
06. Waltz No. 3 in A minor, Op. 34, No. 2
07. Prilude in E minor, Op. 28, No. 4
08. Grande Polonaise for Piano and Orchestra (preceded by an Andante Spianato), Op. 22
09. Andante spianato in G Major
10. Grande Polonaise in E-flat Major
11. Moving to the Ghetto Oct. 31, 1940
12. Mazurka in A minor, Op. 17, No. 4
La musique est signée Wojciech Kilar, célèbre compositeur polonais. Il a par ailleurs reçu le César de la meilleure musique écrite pour un film pour sa participation dans Le Pianiste.
Certaines des musiques n’ont pas été créées pour le film. On retrouve essentiellement des œuvres de Chopin interprétées par Janusz Olejniczak, qui prête également ses mains à l’image.
Sachant que le piano est le seul échappatoire dans ce film, chaque note est une lueur d’espoir pour le personnage principal (joué par Adrien Brody). Son talent va d’ailleurs empêcher sa perte, au moins physique si ce n’est morale, et c’est poignant. Belle palme donc pour un film centré sur un artiste et un instrument de musique dans un contexte de guerre et d’abomination.
On retiendra surtout le morceau qui sauve le héros d’une mort certaine, la Ballade n°1 en sol mineur op.23 de Chopin jouée lors de la célèbre scène avec l’officier Allemand qui épargne sa vie, touché par le génie du pianiste.