Retour au listing

Le blog maPlatine.com

Interview d’Olivier, créateur du magazine New Noise

photo Olivier Drago

Nous avons eu la chance de rencontrer Olivier Drago, créateur et rédacteur en chef du magazine musical bimestriel New Noise. Nous en avons profité pour faire une petite interview afin de vous le présenter, ainsi que son magazine.

Logo du magazine New Noise

– Peux-tu nous parler un peu de toi ?

J’ai 41 ans,  j’étais ado au début des années 90, je suis donc tombé en plein « boum » grunge, fusion, metal-industriel, alternative-rock/metal. J’écoute encore tous ces genres et sous-genre rock aux noms barbares : indie rock, stoner, shoegaze, doom, post-punk, cold-wave, hardcore, post-rock, post-hardcore, thrash, death-metal, etc., etc., et aussi un peu d’électro et de hip-hop. D’où me vient ma passion pour la musique ? Aucune idée. Mes parents n’en écoutaient pas du tout, je n’avais pas de grand frère ou de grande sœur, donc personne de plus âgé susceptible de me faire découvrir quoi que ce soit dans ce domaine. Vers 11/12 ans, j’ai commencé par écouter des groupes/artistes comme Springsteen, Dire Straits et Toto, puis Depeche Mode, The Cure, Genesis, INXS, avant de passer à Def Leppard, Black Sabbath, Iron Maiden Metallica, et enfin de découvrir toutes les scènes alternatives au début des années 90.

– Comment t’es venu l’idée de monter new Noise ?

Tout remonte à 2003. Je tenais un webzine musical (No Brain No Headache), depuis trois ou quatre ans, en parallèle de mes cours à la fac (DEUST métiers de la culture, puis DEUST Technologie de l’information et de la communication). Un jour, un éditeur parisien (enfin, pseudo-éditeur, mais je ne l’ai appris que plus tard, à mes dépens) me contacte. Il suivait NBNH depuis plusieurs années et m’a alors demandé de lui monter une équipe pour lancer une nouvelle publication dans la veine de Rage, un des magazines qui m’avaient permis de me forger une culture musicale durant les années 90. Je me suis donc retrouvé catapulté rédacteur en chef d’un titre national presque du jour au lendemain, et voilà 13 ans que ça dure. Avant new Noise, il y a donc eu Velvet, Versus et Noise, chaque changement de nom correspondant à un changement d’éditeur. Depuis fin 2011, et donc le lancement de new Noise dans la continuité de Noise, j’édite moi-même le magazine.

– Comment se situe New Noise par rapport à la presse musicale française ?

Oh, new Noise, c’est un peu le bâtard. Nombreux sont ceux qui semblent avoir du mal à cerner notre ligne éditoriale. Nous ne sommes ni un magazine metal, ni un magazine indie rock. On se situe quelque part entre les deux et on parle aussi parfois de musique électronique et/ou expérimentale, de hip-hop, etc.  Nos couvertures reflètent bien cet éclectisme : de Warpaint à Neurosis, en passant par Oneohtrix Point Never, JC Satan, John Carpenter et Jello Biafra, le spectre est large. Bref, on se situe vraiment en marge de ce qu’il reste (c’est-à-dire pas grand-chose, Rock ‘n’ Folk, Rock Hard, Rock One, pour ce qui est du rock) de la presse musicale française.

Couvertures new Noise

– Quelles ont été les grandes étapes dans l’histoire de New Noise ? Y-a-t-il eu des obstacles ? Quelle(s) opportunité(s) ont permis au magazine de décoller ?

Les grandes étapes : les changements de noms et d’éditeurs, puis surtout ma prise en main de l’édition du titre. Sinon, nous n’avons jamais eu d’ « opportunités », on s’est juste toujours contentés de faire notre truc dans notre coin, sans se soucier des autres, et jusqu’à présent ça a plutôt pas mal marché de cette façon. Sinon, la conjoncture économique actuelle est évidemment un obstacle. Et pour compliquer les choses, nous sommes à cheval sur deux secteurs en méga-crise : la musique et la presse. On cumule. Ajoute à ça une ligne éditoriale pas vraiment mainstream, la culture rock/metal lamentable de la plupart des français, et le règne du tout gratuit…

– La création de New Noise t’a-t-elle permis d’interviewer des artistes que tu rêvais de rencontrer ?

Oui, bien sûr. Après, je n’ai jamais eu un tempérament « fan de ». Je ne me suis jamais fait prendre en photo avec un musicien, je n’ai jamais fait signer d’album, etc., je n’ai jamais « rêvé » de rencontrer qui que ce soit. Disons que ce n’était pas mon but premier quand je me suis lancé dans cette aventure, je voulais surtout faire partager, faire découvrir, informer. Après, bien évidemment, je suis heureux d’avoir pu avoir des discussions intéressantes avec des artistes que j’aime depuis longtemps. Sans compter que je ne me rappelle pas avoir été déçu par l’un d’eux. Je peux citer Mike Patton (Faith No More), Jaz Coleman (Killing Joke), Page Hamilton (Helmet), Duane Denison (Jesus Lizard), Ian Astbury (The Cult), Franz Treichler (The Young Gods), Jennifer Herrema (Royal Trux), Dave Grohl (Nirvana), Will Brooks (Dälek), etc.

– Combien de personnes rédigent les articles pour New Noise et comment vous organisez-vous pour la rédaction du magazine ?

L’équipe est constituée d’une trentaine de rédacteurs, d’une secrétaire de rédaction (dont le principal travail est la relecture), d’un graphiste/maquettiste, de cinq photographes et d’un chargé web (site du magazine et réseaux sociaux). Je propose des interviews aux journalistes, mais eux aussi m’en proposent. Nous sommes tous plus ou moins en contacts avec les attaché(e)s de presse, les labels, les groupes. Pareil pour les disques à chroniquer. Certains sont reçus en promo, d’autres sont achetés ou téléchargés. C’est moi qui centralise tout et monte le sommaire de chaque numéro.

– En moyenne, combien de temps passes-tu par interview ?

Je n’ai jamais vraiment calculé, mais en moyenne je dirais qu’il y en a pour deux jours de travail. En général, les interviews en elles-mêmes durent entre 30 minutes et 1h30.

– As-tu une platine vinyle ? =)

Une Audio Technica AT-LP 1240. Pour l’instant ça me convient.

Platine vinyle Audio Technica AT LP1240 USB

– Ta discothèque compte combien de vinyles environ ?

Environ 2000 (contre 8000 CD, je sais, c’est mal…)

– Merci Olivier 🙂

Pour retrouvez plus d’info sur l’actualité de New Noise, rendez-vous sur leur site internet : http://www.noisemag.net/