maPlatine.com vous présente aujourd’hui de découvrir (ou redécouvrir) le label de musique Debemur Morti. Phil, le gérant du label, a accepté de répondre à nos questions et de nous en raconter l’histoire du label.
– Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la création du label Debemur Morti ?
Courant 2003, suite à mes diverses expériences (catastrophiques) avec certains labels underground, l’idée de créer Debemur Morti Productions est née. Je voulais une structure solide prônant le Black Metal comme une démarche Artistique sérieuse. Une structure sur laquelle un Artiste pouvait compter. Le manque de sérieux et l’amateurisme (omniprésent encore aujourd’hui) sont des tares inacceptables à mes yeux, « underground » n’est pas synonyme de médiocrité. Je suis quelqu’un de sérieux, qui aime les choses bien faites, je fournie donc aux Artistes avec lesquels je collabore un travail professionnel, dévoué et sincère. Je n’avais aucune expérience, j’ai tout appris sur le tas en cheminant, étape par étape et sans compter les heures. Le label fête cette année ses 15 ans et je peux dire que je suis fier du chemin parcouru.
– Pourquoi avoir choisi le nom « Debemur Morti » ? Quelle est sa signification ?
J’ai déjà répondu à cette question à diverses reprises mais pour ceux qui ne connaissent pas Debemur Morti : « Debemur morti nos nostraque » [Horace, art poétique, v.63], signifie « Corps et biens nous sommes voués à la mort.».
J’ai choisi ce nom car il me parle totalement. La fugacité et la fragilité de la vie se résume bien dans ce nom. En y repensant aujourd’hui, je me dis que l’ironie de ce choix est qu’il me permettra de laisser une trace dans l’histoire (au moins celle du Black Metal).
– Quelle est la philosophie de votre label de musique ?
Nous avons toujours privilégié la qualité à la quantité. De plus, il est primordial que l’Art des groupes affiliés à DMP soit authentique, profond et pur – en résumé, de l’Art « vrai » (vrai, dans le sens « non artificiel ») – mais qu’il soit aussi porteur d’une dimension spirituelle. Le but étant de proposer une œuvre qui puisse transcender l’auditeur.
– Combien d’artistes sont aujourd’hui sur le label Debemur Morti ?
Entre 28 et 29 groupes sont plus ou moins actifs avec nous. Vous pouvez les découvrir ici.
– Est-ce qu’il y a des artistes avec lesquels vous êtes particulièrement fier d’avoir travaillé ?
C’est compliqué ! Je suis fier de l’histoire du label et de la majorité des collaborations que j’ai pu avoir mais il y a clairement quelques groupes qui ont marqué des « tournants » dans l’histoire du label. Ces groupes qui nous ont permis de passer au « niveau » du dessus en termes de visibilité. Je pense notamment à HORNA (Finlande), ARCKANUM (Suède), BLUT AUS NORD (France) et ARCHGOAT (Finlande).
– Quelle est l’étape que vous préférez quand vous sortez un nouveau disque ?
Chaque étape est particulière. Celle que j’apprécie le plus, c’est ce petit moment juste avant de presser la touche « play » quand un de nos groupes nous envoie un nouvel album. Ce mix d’anxiété et d’excitation est clairement un des moments que je préfère.
Ensuite j’apprécie particulièrement le rendu final. Découvrir le disque vinyle, surtout que l’on essaie toujours de faire de beaux objets, toucher le carton, mettre le disque sur ma platine vinyle… c’est un rituel unique que je ne partage avec personne !
– De nouvelles sorties à nous annoncer ? 🙂
Nous allons prochainement sortir le nouvel album du groupe de Black Metal Norvégien WALLACHIA. C’est, pour moi, leur meilleur album depuis leur démo/premier album. Il y a tous les ingrédients nécessaires pour en faire un album épique et magique. A écouter sans modération. C’est d’ailleurs ce que je fais en répondant à cette interview !
Enfin, en Mai, nous allons sortir le nouvel album d’un groupe Polonais assez méconnu. Ils s’appellent HEGEMONE et ont créé une petite bombe de Post Black Metal qui est vraiment « dans l’ère du temps ». Nous avons été scotchés quand le groupe nous a contacté ! Et l’artwork fait par Dehn Sora est absolument génial avec une pochette différente pour la version CD et la version vinyle.
– Avez-vous toujours voulu travailler dans le domaine de la musique ?
Disons que la musique a toujours fait partie de ma vie d’une manière ou d’une autre. Depuis très jeune je vis avec la musique. Je ne peux pas dire que j’ai toujours rêvé de monter un label, ça serait mentir, mais je ne suis pas le moins du monde étonné d’en être arrivé là vu à quel point la musique est importante dans ma vie. C’est arrivé naturellement et c’est ce qui fait que même au bout de 15 ans, cela reste un plaisir pour moi de le faire !
– Ecoutez-vous des vinyles ? Sur quel modèle de platine vinyle ?
Absolument ! J’ai acheté une vieille Pink Triangle il y a quelques années. J’adore ce modèle. Cette platine vinyle offre un super rendu et en plus elle est juste magnifique à regarder. Si je ne me trompe pas, j’ai le modèle Export.
– De combien de disques vinyles votre discothèque est-elle constituée ? Quel genre musical retrouve-t-on en majorité ?
Je ne sais plus, j’ai arrêté de compter il y a quelques années ! J’ai principalement du (Black) Metal mais aussi des groupes plus mainstream comme PLACEBO, MUSE, EDITORS ou WARPAINT. J’ai aussi quelques disques de musique classique.
– Si vous deviez choisir seulement deux disques dans votre collection, lesquels ce seraient ? Pourquoi ceux-ci ?
C’est une question ultra difficile… choisir 2 disques c’est un peu comme choisir quelle méthode de torture me plairait le mieux pour me faire souffrir, hehe. D’autant plus que selon mon humeur, je pense que je pourrais citer deux disques vinyles différents selon la période de l’année. Mais bon, je me lance quand même : WARPAINT – « Warpaint » car c’est un album absolument génialissime que j’ai écouté en boucle un nombre incalculable de fois.
Et pour le second, je dirais BLUT AUS NORD – « The Work Which Transforms God » car c’est pour moi, un album qui a changé ma vie/ma manière de voir les choses. Il faut absolument écouter cet album dans un casque dans les transports Parisiens. Sensations fortes garanties.
