Sélection Mai 2012

Retrouvez nos derniers coups de coeur.

 

– La sélection de Jérôme

 

Arvo Pärt – Miserere (ECM Records)

Cette œuvre d’Arvo Pärt fût écrite en 1989 puis révisée en 1992. C’est cette deuxième version que je viens de découvrir. Ce compositeur moderne est associé au mouvement minimaliste dans lequel nous retrouvons plusieurs artistes américains (Philipp Glass, Steve Reich…) mais il est également important de noter la dimension hautement spirituelle de sa musique. J’ai une affection toute particulière pour ce compositeur que j’ai découvert avec son Credo interprété avec Hélène Grimaud au piano. Cela a été pour moi l’un des plus importants chocs esthétiques qu’il m’ait été donné d’avoir. Grâce à cette découverte je me suis plongé avec ravissement dans le répertoire de la musique contemporaine dont je n’étais pas familier avant et qui m’est apparu d’une richesse infinie. Avec ce Miserere nous retrouvons tout ce qui fait la beauté de la musique d’Arvo Pärt, faussement simpliste et tellement prenante. N’hésitez pas à fouillez dans sa discographie, et je vous invite en premier lieu à découvrir son merveilleux : « Cantus in Memoriam Benjamin Britten ».

 

Mozart – Famous Opera Arias (Berlin Classics)

J’ai découvert ce vinyle en farfouillant chez un disquaire. Il reprend quelques grands airs d’opéra de Mozart mais uniquement ceux avec des voix masculines. J’ai toujours préféré les voix féminines dans le classique mais la qualité d’enregistrement m’a fait ouvrir les yeux sur la beauté de ces airs, moins évidente certes mais d’une grande beauté pourvu que l’on y plonge sans à priori. Il est vrai que dire aimer Mozart c’est se risquer à tomber dans un lieu commun mais je prends le risque tellement l’écoute de ces airs me transporte de ravissement. Par ailleurs ce disque est d’une telle qualité que nous l’utilisons avec Franck maintenant pour faire nos tests de matériel.

 

Chromatics – Kill for Love

Un peu de Pop pour changer de registre. Voici un groupe que je viens de découvrir. Cet album de Chromatics est très aérien avec un zest d’électro qui apporte une touche toute particulière à leur musique. Et autre point qui ne fait que renforcer au charme de leur chanson, c’est la très belle voix de la chanteuse. Peut-être un album un peu trop long (17 chansons !) mais qui vaut vraiment la peine de s’y plonger. A écouter en priorité : « Lady » et « Back from the Grave ». Bonne écoute !

 

Pour finir quelques singles du siècle dernier pour se donner un coup de booste. Enjoy!

The Undertones – Teenage Kicks

 

Buzzcoks – What do I get

 

Stiff Little Fingers – Alternative Ulster

 

– La sélection de Franck

 

Beethoven – Symphonie n°9 – Chicago-Solti (Speakers Corners 6BB 121/2)

Decca a toujours été aux avant-postes pour obtenir la suprématie dans la prise de son. Objectif atteint ici car la technique est alliée aux plus hautes exigences artistiques. Cet enregistrement fête ses…40ans ! Et nous sommes encore bluffés aujourd’hui par la rapidité des attaques, le relief sonore et la dynamique. Tous ces points qui rendent si attractifs les gravures du label dans le Classique (séries SXL). Comme le mois dernier avec Strauss/Reiner, nous restons avec le splendide orchestre de Chicago, et nous sommes plongés ici au cœur de l’enregistrement (Mai 1972-University of Illinois). Monsieur Solti adopte ici un tempo vif, les chœurs et les solistes font références. La gravure et pressage sont de grande qualité, ce qui donne des atouts supplémentaires pour rendre cette œuvre complètement Indispensable !

 

TINDERSTICKS – The something rain (City Lang)

Cet album est le neuvième du groupe Britannique emmené par le charismatique Stuart A. Stapples. Personnellement je suis un fan de la première heure et je me procure autant que possible toutes leurs productions et je me déplace dès que l’occasion s’y présente à leurs shows et ça depuis 1994 ! Avec cet album Tindersticks a quitté le célèbre label Beggar’s Banquet pour le City Slang record où l’on trouve aussi des Artistes comme Calexico, Arcade Fire, Herman Dune, Lampchop… Après le « Falling down a mountain » qui m’avait enchanté, j’avais hâte de poser cette nouvelle galette sur ma platine. Tout d’abord je tiens à souligner que la pochette et l’insert intérieur sont magnifiques (difficile sûrement à apprécier sur le format CD !?). Le premier morceau est déroutant … je vous laisserai apprécier ou pas … le reste de l’album est à la hauteur des attentes même si j’ai l’impression que nous sommes plus dans l’univers du leader et de ses albums solo (magnifiques !), que des premiers Tindersticks (curtain, simple pleasure.. .). Qu’importe c’est un de mes albums du mois et il pourrait bien être aussi le vôtre ! Merci Stuart …

 

MUDDY WATER – Folk Singer (Chess LPS-1483 réédition – Analogue Production APB 1483-45)

Il m’est difficile de décrire cet album de Muddy Water en quelques lignes ! Rolling stone magazine l’a classé 280ème sur les 500 « plus grands albums de tous les temps » ! Pour moi c’est un des 10 meilleurs albums de Blues jamais produit. Ce disque a été motivé par Chess avec le désir d’enregistrer un album acoustique. On trouve bien sûr à la guitare et au chant Sir Water, à la guitare rythmique le jeune Buddy Guy, à la contrebasse Willie Dixon et à la batterie Francis Clay. Ce disque a été enregistré Unplugged en septembre 1963 à Chicago au studio Delmark Records. La qualité des compositions et leur interprétation en font déjà un chef d’œuvre ! Mais on peut y ajouter la remarquable qualité d’enregistrement qui fait de ce disque une référence ! Je possède le pressage US original que j’avais eu la chance de me procurer chez ce remarquable disquaire Amoeba lors d’un de mes voyages à San Francisco, mais ici la réédition sur le label Analogue production est phénoménale. La pochette gatefold vernie est sublime et il y a été ajouté un insert avec des photos des sessions studio. Mais surtout à la place d’un 33 T, on trouve les 9 morceaux répartis sur deux Maxi 45 tours ! Le résultat comme on pouvait s’y attendre est ahurissant de dynamique, de présence, de transparence et de précision. Le rapport signal bruit et la bande passante vous donneront sûrement envie de changer de cellule ou de platine pour en tirer un maximum ! … Vous l’aurez compris, le monde est séparé en deux : d’un côté ceux qui possèdent le Folk Singer et de l’autre ceux qui doivent absolument tout faire pour le posséder !

 

BILLIE HOLIDAY – Ladie sing the blues (Verve original réédition Jazz Wax Record JWR4529)

Ce disque est en réalité le regroupement de deux sessions studio enregistrées au cours des années 1954 et 1956. Ces sessions ont été réalisées entre une tournée européenne et une des nombreuses cures de désintoxication de Billie. Il est dit qu’à l’époque elle ne portait que des manches longues pour dissimuler les traces des injections d’héroïne … Qu’importe cet album est sublime et est sûrement le meilleur de la diva avec le célèbre « Music for torching ». Ces morceaux sont superbement interprétés et chantés, et l’enregistrement qui a plus d’un demi siècle nous fait réfléchir sur le bon sens des studios d’enregistrement modernes avec leurs consoles de mixage avec plus de boutons que le tableau de bord d’un Airbus A380 !!! La réédition sur Jazz Wax est très fidèle et elle est proposée à un petit prix (15€). En écoutant ce disque vous comprendrez sûrement comme nous pourquoi Billie Holiday est considérée comme l’une des plus grandes chanteuses que le jazz ait connu !