Retrouvez nos derniers coups de cœur.
– La sélection de Jérôme
The Men – Open your Heart (Sacred Bones Record)
J’ai déjà parlé de leur précédent album pour les disques du mois de décembre mais ce nouvel opus (leur quatrième album) vaut largement la peine de reparler de cet excellent groupe New-Yorkais The Men. Peut-être plus abordable que le précédent mais la hargne est toujours présente. Les références sont toujours aussi nombreuses, on évolue entre punk, noise ou encore garage, et là encore en 45 minutes cet album nous laisse sur les genoux. A écouter en priorité : Animal, Oscillation (morceau incroyable de plus de 7 minutes), Please don’t Go Away et Open Your Heart.
Christian Mistress – Possesion (Relapse)
Du bon gros rock (métal même par certains aspects) qui n’invente rien mais qui le fait rudement bien avec une chanteuse qui tient la dragée haute à pas mal de chanteurs. C’est extrêmement jouissif à écouter, j’ai l’impression de retrouver mes 15 ans et mes disques de Heavy Metal / Rock allant de Led Zeppelin à Iron Maiden en passant par Black Sabbath et autres réjouissances. Tout est très bon mais je ne me lasse pas de l’introduction de Conviction. A écouter en poussant le volume jusqu’à 11 !!
Liturgy – Aesthethica (Thrill Jockey)
Si vous vous posez encore la question de savoir où se trouve la scène Black Metal la plus excitante du moment, tournez-vous vers le nouveau continent ! Nous avons beaucoup entendu parlé de Wolves in the Throne Room ces derniers mois, mais Liturgy vaut très largement le détour. Sur scène ils ne reprennent aucun des codes vestimentaires du genre et pourraient tout à fait se confondre avec la masse des groupes de pop. Mais une fois que la musique arrive c’est une autre histoire … Cet album m’a fait la même impression que l’album de Cobalt, Gin (autre excellent groupe américain), c’est à dire de n’arriver à reprendre ma respiration qu’à la fin de l’album. Il passe à Paris pour le festival de la Villette Sonique, n’hésitez pas à aller voir car cela vaut vraiment le coup je pense. A écouter en priorité : Returner et Generation.
Menace Ruine – Union of Irreconcilables (Aurorea Borealis)
Ce duo canadien formé en 2006 à Montréal réalise un album profond et perturbant en créant un mur de son épais et noir. Ce n’est pas une surprise si Sunn O))) ne tarit pas d’éloge à leur égard. Nous sommes ici face à un mélange savamment orchestré de Drone, Doom et Black Metal. J’ai ressenti la même excitation qu’à l’écoute des derniers Blut aus Nord. Un disque un peu difficile d’accès mais qui se laissera apprivoiser avec du temps et de la patience. À écouter en priorité : The Upper Hand et There Will be Blood.
A Place To Bury Strangers – Onwards To The Wall (Dead Oceans)
A Place To Bury Stangers est un groupe que j’affectionne tout particulièrement depuis leur premier album et surtout, surtout, leur prestation scénique incroyable ! À l’origine de ce groupe, Oliver Ackermann concepteur de pédales d’effets pour de nombreux guitaristes (Trent Reznor entre autres). On comprend mieux alors la véritable cascade sonore que représente leur musique, ce n’est pas pour rien qu’ils ont été affublés du titre de « groupe le plus bruyant de New York » ! Ici les influences sont nombreuses et vont de la Noise en passant par le Shoegaze et le Rock Psychédélique. Cet EP annonce la venue de leur prochain album et j’espère vous donnera envie d’aller puiser dans leur discographie. Et surtout si il passe à côté de chez vous, aller les voir jouer, c’est là que leur musique prend toute sa dimension. Pour ma part mon titre préféré : Onwards To The Wall.
– La sélection de Franck
Strauss Waltzes – Chicago Symp Orch /Fritz Reiner (Classic Record)
Fritz Reiner (mort en 1963) chef légendaire, considéré comme très exigeant, détestant le pathos, sculpte dans le marbre des valses de Strauss célèbres (Sang Viennois, Vie d’Artiste, Roses du Sud …).Né en Hongrie, émigré aux USA en 1928, il est pendant 10 ans à la tête de cet orchestre de Chicago, peut être grâce à lui à l’époque le plus européen des géants américains. D’un point de vue sonore, la captation de 1961 en « Living Stéreo » est un modèle de profondeur et de dynamique. Le dernier morceau de la face 2 (Thunder and Lightning) est confondant de puissance et d’impact … Le vinyle a de très beaux jours devant lui quand maestria orchestrale, prise de son et qualité de gravure sont sans concession. Un disque à posséder !
BETTYE LAVETTE – The scene of the crime (Anti)
Betty Lavette est née en 1946 dans le Michigan à Muskegon, mais elle grandi à Detroit. A 16 ans elle sort son premier single « The man » qui sera dans le top 10 US. En 1965 le « Let me down easy » est encore considéré de nos jours comme un des plus grands morceaux de soul music ! Ce « scene of crime » est sortie en 2007 et vient d’être réédité en vinyle ces dernières semaines. A 51 ans Betty à toujours cette voix qui lui a donné ses lettres de noblesse, même si aujourd’hui son timbre est plus blues que soul. Sur ces morceaux elle est accompagnée par les musiciens du groupe de rock « Drive By Trucker ». Un superbe album, qui a reçu le Grammy Award du meilleur disque de blues et qui bénéficie d’une très belle production.
MOVIE STAR JUNKIES – Son of the dust (Outside Inside)
Troisième opus de nos amis italien de Turin, mais ici, pas sur le label Voodoo Rhythm Records comme les deux précédant mais sur le tout jeune label Outside Inside. Dès les premiers morceaux il est évidant que le style à bien évolué. Nous sommes loin des premières compositions « low-fi » chaotiques qui ont fait leur gloire ! La production est propre et affirmée par des choix artistiques faisant référence à Nick Cave, Thinderstick ou Neil Young ! Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas du plagiat mais bien du Movie Star Junkies comme on l’aime. Un groupe aussi à découvrir sur scène, et par chance ils sont en tournée ce mois en France … Nous y serons !
DONALD BYRD – Mustang ! (Blue Note)
Cet album, sorti en 1966, est le 14éme album du trompettiste américain. Ce disque de hard bop n’est pas le plus célèbre du label Blue Note mais pourtant il mérite que l’on s’y attarde. L’équipe présente avec Donald Byrd est impressionnante, Sonny Red Kyner (alto sax), Hank Mobley (tenor sax), Mc Coy Tyner (piano), Walter Booker (Bass), Freddie Waits (drums). Ce disque est joyeux, plein d’entrain et sans aucune irrégularité. Les compositions sont toutes aussi excellentes les unes que les autres, mais aucun tube ne se dégage de ce disque ! Et cela explique surement la raison pour laquelle il soit si injustement méconnu et oublié. Cette réédition Blue Note y remédie et c’est tant mieux !